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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Férie de l’Avent

« Déploie, Seigneur, ta puissance, soutiens-nous de ta force, afin que le salut retardé par nos fautes soit hâté par l’indulgence de ta grâce ». L’oraison d’ouverture donne le ton à la liturgie de ce jour. Pour Israël, la puissance est symbolisée par une villa imprenable. Derrière ses « remparts et avant-mur », le peuple n’a rien à craindre : l’ennemi ne saurait le surprendre. La prophétie d’Isaïe ne parle cependant pas d’une ville de pierre dans laquelle Israël pourrait trouver abri en temps de guerre. La « ville forte » que « le Seigneur construit solidement » est bien plus que cela : elle est la cité de « la paix », c’est-à-dire un espace dans lequel non seulement la vie n’est plus menacée, mais où elle peut pleinement s’épanouir. Tous n’ont pas accès à cette cité : ses portes ne s’ouvrent que « pour ceux qui ont confiance » en Dieu et qui lui « restent fidèles » ; ceux qui s’appuient pleinement et exclusivement sur « le Seigneur, le Rocher pour toujours ».
Jésus reprend la même image dans son enseignement : « l’homme prévoyant » est celui qui « bâtit la maison de sa vie sur le roc » de la fidélité de son Dieu, celui qui « met pleinement sa confiance dans le Seigneur ». Or ce n’est pas la simple écoute de la Parole, ni l’invocation du Nom de Dieu qui attestent la confiance, mais l’humble obéissance à ses préceptes, la mise en œuvre généreuse de ses conseils. Celui qui « fait ainsi la volonté du Père qui est aux cieux », aura accès au Royaume, nous certifie Jésus.
On entre donc dans le Royaume, comme on entre dans la « ville forte » ou la cité de la paix dont parlait Isaïe : par la porte d’une fidélité concrète. Les éléments peuvent se déchaîner, l’ennemi peut déployer toutes ses stratégies, sa violence s’écrase contre le « rempart » de la « fidélité » et « l’avant-mur » de la « justice », c’est-à-dire de l’accomplissement de « la volonté du Père qui est aux cieux ».
Notre monde cherche à établir la paix par la dissuasion des armes nucléaires. Mais par cette voie, nous pourrons tout au plus éviter la guerre par peur du désastre qu’elle représenterait. La paix de Dieu est infiniment plus que l’absence de conflits. Elle est plénitude de vie dans l’harmonie de la communion, établie par le Seigneur dans l’Esprit. Or cette paix n’est pas l’œuvre des hommes : elle vient de Dieu ; elle est même le don messianique par excellence, que Jésus, le véritable Salomon (« prince de la paix ») a instauré par sa Résurrection dans la Jérusalem (« ville de la paix ») céleste où il règne pour toujours. Nous connaissons le chemin qui conduit à cette cité sainte : Notre-Seigneur nous l’a tracé tout au long de l’Évangile. C’est l’humble chemin de l’obéissance à la loi d’amour qu’il est venu nous révéler au Nom de Dieu son Père : « Si vous êtes fidèles à mes commandements, vous demeurerez dans mon amour ; comme moi j’ai gardé fidèlement les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour » (Jn 15,10). Et quel est ce commandement qu’il faut observer pour devenir des « justes » ? : « Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 15,12).
Les « citadelles inaccessibles » (1ère lect.) construites par ceux qui ne « comptent que sur les hommes » (Ps 117) seront « jetées à terre, renversées dans la poussière » (1ère lect.). Mais devant ceux qui ont choisi de « s’appuyer sur le Seigneur » (Ps 117) pour progresser sur le chemin de la charité, les portes de la maison du Seigneur s’ouvriront, « Dieu demeurera avec eux » (Ap 21,3) et il sera lui-même leur paix et leur joie éternelles.

« Seigneur, puissions-nous entendre ton appel à la conversion et amender vraiment notre vie. Ton apôtre Jacques nous avertit : nous contenter d’écouter ta Parole sans la mettre en pratique serait nous faire illusion. Donne-nous “au contraire de nous pencher sur la loi parfaite, celle de la liberté, et de nous y tenir ; de l’écouter non pas pour l’oublier, mais pour l’appliquer dans nos actes” (cf. Jc 1,25). Nous connaîtrons alors le bonheur que tu réserves à tes élus, et nous pourrons te rendre grâce pour ton amour, qui est de toujours à toujours. »


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