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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Saint Ambroise, évêque et docteur de l’Église

Hier, une femme hémorroïsse, aujourd’hui c’est deux aveugles que Jésus vient guérir. A la première lecture, la guérison de ces deux hommes apparaît fort ressemblante avec celle du lépreux du chapitre 8 du même évangile de saint Matthieu (Mt 8,1-4). Dans les deux épisodes, il est en effet question de la foi de ceux qui demandent la guérison et dans les deux cas celle-ci s’opère par la parole et par le toucher. De même, Jésus défend aux deux endroits de divulguer le miracle qu’il vient d’accomplir.

Mais, des différences significatives subsistent. Dans notre péricope évangélique, Jésus s’adresse aux deux aveugles de la manière suivante : « Croyez-vous que je peux faire cela ? » Il les interroge sur sa capacité à les guérir. Le lépreux, lui, interpelait Jésus sur sa volonté de le guérir : « Si tu le veux tu peux me purifier » (Mt 8,2).
Dans notre récit, Jésus met à l’épreuve le « croire » de ses quémandeurs non sur sa volonté mais sur son pouvoir de réaliser ce qu’ils demandent. Leur réponse de foi affirmative est d’autant plus signifiante qu’elle n’est plus dirigée vers celui qu’ils appelaient « fils de David » mais vers celui qu’ils ont reconnu comme « Seigneur ». Une telle foi ne peut que libérer la puissance du Messie-Seigneur. Dans un geste quasi sacramentel, Jésus leur touche alors les yeux en disant : « Que tout se passe pour vous selon votre foi ». Leurs yeux peuvent s’ouvrir à la même lumière qui au matin de Pâques resplendira sur le visage du « Seigneur » ressuscité.

Suit alors la recommandation ferme de Jésus : « Attention que personne ne le sache ! ». La divulgation d’une guérison peut en effet avoir deux effets contraires : conduire au « croire » ou au « savoir ». Dans le deuxième cas, c’est l’aspect sensible de la guérison qui retient toute l’attention et qui ne fait qu’engendrer la renommée et le prestige d’un messie guérisseur.
Il importe peu à Jésus que des gens sachent qu’il guérit, l’essentiel est qu’ils le croient. Cela apparaissait déjà dans la question qu’il avait lancée aux deux aveugles. Il ne s’agissait pas pour eux de savoir si Jésus pouvait les guérir mais de croire s’il pouvait le faire.

Quant à nous, ne nous situons-nous pas trop souvent dans l’ordre du savoir ? Avouons que nous manquons souvent de foi. « A Dieu tout est possible », nous dit l’apôtre. Le croyons-nous vraiment ? Croyons-nous vraiment que Jésus peut nous guérir et changer nos vies ? Certes, nous le savons. Mais le croyons-nous ? Le « savoir » nous garde à distance de Jésus, le « croire », lui, nous engage dans un « oui Seigneur » manifestant notre abandon entre ses mains. Croire, c’est accepter librement que Dieu intervienne dans notre vie. Alors, sans nous violer, Jésus peut venir toucher notre blessure, toucher ce qui en nous est éteint ou enténébré. Alors les nuages disparaissent, nos yeux s’ouvrent et la lumière du Seigneur ressuscité peut resplendir, illuminer, guérir et transfigurer nos existences.

« Seigneur, tu es ma lumière et mon salut. De qui aurais-je crainte ? Tu es le rempart de ma vie, devant qui tremblerais-je ? (Cf. Psaume 26) Seigneur merci pour la gratuité de ton amour qui me guérit, me sauve et me relève. Que mes chutes ne m’entraînent jamais à douter de ta capacité à me sauver. Seigneur, durant ce temps d’Avent, fortifie ma foi et mon espérance en toi et en ton infinie miséricorde. »


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