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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Nativité du Seigneur

« Éclatez en cris de joie, ruines de Jérusalem ! » proclamait le prophète Isaïe. Jérusalem la cité sainte, était abandonnée aux conséquences de son péché. Délabrée, elle n’était plus que l’ombre d’elle-même. Et voici qu’un jour nouveau s’est levé sur ses remparts en brèche : « ils voient de leurs yeux le Seigneur qui revient à Sion ». Dieu a agit, « le Seigneur a consolé son peuple, il rachète Jérusalem ».

Cette consolation est clairement visible sous nos yeux, elle est exposée à la face des nations. Le temps des prophéties, le temps des révélations « fragmentaires et variées » est révolu, confirme saint Paul : « dans ces jours où nous sommes, [Dieu] nous a parlé par ce Fils » qu’il nous invite à adorer dans la crèche. « Reflet resplendissant de la gloire du Père, expression parfaite de son être, ce Fils qui porte toutes choses par sa parole puissante » vient à nous comme un enfant qui désire être accueilli.

Tel est l’avènement que nous célébrons. Telle est la joie à laquelle nous nous sommes préparé tout l’Avent durant en retournant vers le Seigneur notre Dieu. Retourner à Dieu est toujours un commencement absolu car la puissance de Dieu est sans limite. C’est pourquoi saint Jean ouvre son évangile par le récit d’un commencement, un commencement absolu, une nouvelle création dont l’origine est le Verbe de Dieu.

Méditer ce texte en ce saint jour de Noël est donc proclamer dans la foi qu’aujourd’hui, un jour nouveau se lève sur nous. Dieu en effet ne naît pas un certain jour, mais il fait le jour en naissant. Lorsqu’il se fait chair, Dieu s’ouvre sur le monde d’une manière qui le renouvelle et l’illumine de l’intérieur.

Cette lumière si douce éclaire en premier lieu Marie et Joseph. Ce sont eux que les bergers voient d’abord, comme si le Bon Dieu nous reconnaissait le besoin d’une étape d’acclimatation à sa pureté. Sans doute est-ce aussi le signe que, même dans les choses les plus simples de la vie spirituelle, nous avons besoin de ces deux guides attentifs et discrets.

Mais au fond, la lumière qui les éclaire est la manifestation du don que Dieu fait à Noël. En effet, en épousant notre humanité, le Verbe inaugure une relation de dépendance inouïe avec l’homme. Noël est une expérience d’incorporation. Marie et Joseph ne font rien, ils ne disent rien ; ils écoutent et ils regardent. Ils accueillent le don de Dieu en faisant le don d’eux-mêmes. Dieu prend un corps, Marie et Joseph, les premiers, en deviennent membres. En contemplant l’enfant Jésus, ils voient celui qui dépend entièrement d’eux. En contemplant Marie et Joseph tournés vers leur fils, nous découvrons le regard de l’Église qui contemple celui dont elle dépend entièrement.

Ce mystère est grand et il nous concerne parce que Dieu s’est fait petit enfant, un enfant qui n’avait pour seul berceau que l’amour unissant Marie et Joseph. Il nous montre ainsi que Dieu donne sa vie à ce qui est le plus petit, le plus faible, le plus démuni. Il enseigne par la pratique que l’on reçoit l’amour de Dieu dans un mouvement d’adoration et disponibilité qui engendre l’offrande de soi-même. « Le Verbe était auprès de Dieu », il était uni à Dieu dans un face-à-face qui n’est que don de soi et amour. C’est à la crèche que Dieu nous réapprend à nous tenir face à lui, qu’il nous initie à l’adoration des fils, c’est à la crèche que Dieu nous attire irrésistiblement en lui.

Courrons donc à la suite des bergers ! Accueillons avec reconnaissance, la lumière qui crée le jour nouveau. Demandons au Seigneur de faire de nous des fils de Dieu puisqu’il a voulu devenir fils de l’homme. Ouvrons-lui les portes de notre histoire et qu’il nous fasse la grâce de nous accueillir près de son berceau.

Venez, adorons-le !


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