Catholic.net International English Espanol Deutsh Italiano Slovensko
 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
Navigation: Homélie

 

Homélie

Octave de Pâques

Après les changements radicaux (et brutaux) dans leur mode de vie, nous trouvons les disciples un peu perdus. Tous ceux de la première heure sont là : Simon, Thomas, Nathanaël, « les fils de Zébédée », Jacques et Jean, et « deux autres disciples » encore. Que faut-il faire après tous ces « événements » ? Vers où, vers qui se tourner ? Simon n’est pas encore « Pierre », mais il jouit déjà d’une autorité sur le groupe. Il ne cherche pas à s’imposer en chef, il ne prétend pas avoir la solution, il expose simplement son choix : « Je m’en vais à la pêche ». Aux autres, peu importe d’aller à la pèche ou ailleurs, ils suivent celui qui sera leur berger : « Nous allons avec toi ».

Mais la portée de cet évangile dépasse évidemment l’anecdote. Il montre des hommes appelés à une destinée extraordinaire au cœur de leur vie quotidienne, des artisans rejoints par le Seigneur un jour sombre et laborieux : « ils passèrent la nuit sans rien prendre ». Le Seigneur agit comme si nos efforts avaient fécondé nos échecs de la réussite vivifiante de la grâce, comme si la lumière de la résurrection ne pouvait être perçue que dans la nuit de nos errements.

Pour peu, évidemment, que nous restions ouverts à l’appel de Dieu. En effet, « Jésus les appelle » nous dit l’évangéliste. Entendant cet appel et s’y soumettant, ces hommes de métier posent des gestes dont leur expérience sait qu’ils sont vains. Mais eux savent que Dieu donne ce qu’il ordonne. S’il demande de pêcher, il fournit le produit de la pêche. Sa fidélité est à toute épreuve, elle franchit même les frontières de la mort.

Mais cet évangile nous montre aussi que notre relation au Seigneur n’est pas aussi brutale. Il n’a rien d’un despote tout puissant qui a toujours raison et dont la volonté ne connaît pas d’opposition. Souvent il nous serait plus facile d’avoir un tel Dieu. Cela demande uniquement de la soumission et finalement peu d’implication personnelle. Mais notre Dieu est un Dieu d’amour qui appelle à l’amour. Quand Jésus appelle, il fait une prière. « Auriez-vous un peu de poisson ? ». Pour voir la puissance de Dieu se manifester dans leur vie, les disciples ont dû manifester un peu de compassion envers un homme qui avait faim et qui leur réclamait ce qu’ils ne pouvaient pas lui donner car ils ne l’avaient pas.

Jésus nous apprend ainsi que le plus important au cœur de nos échecs et devant l’inefficacité de nos efforts, est de refuser le repli sur soi. S’ouvrir à la banalité du quotidien en reprenant les filets, en montant une fois encore dans sa barque. Rester ouverts aux appels de nos frères, de cet homme qui a faim et pour qui on ne peut rien. Car le visage du ressuscité est le sien. L’amour nous l’enseigne : « C’est le Seigneur » ! Même de loin, même gêné par les reflets du soleil qui se lève, le cœur reconnaît celui vers qui il reste tourné le jour et la nuit.

Et voilà Jésus qui les invite tous à un repas en sa présence ! « Venez déjeuner ». Il n’invite pas seulement les 7 apôtres qui ont participé à la pêche. Ils ont en effet pris dans leurs filets 153 poissons, du nombre des nations connues à cette époque. Jésus leur donc fait remonter dans leur barque, c’est-à-dire dans l’Église, l’ensemble de leurs frères humains. Nous voici tous invités à nous attabler au festin des noces de l’Agneau.

Seigneur merci de la grâce que tu nous fais de connaître et de goûter la simplicité de ta présence aimante à nos côtés. Le banquet où tu nous invites est aussi simple qu’un repas pris sur la plage entre amis. Tu as sauvé le monde entier et tu ne réclames rien d’autre que la joie qui unit les membres d’une même famille ! Merci Seigneur, prends-nous dans ta famille, compte-nous parmi tes amis, et garde-nous toujours parmi eux.


Accueil | Version Mobile | Faire un don | Contact | Qui sommes nous ? | Plan du site | Information légales