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 - 7 septembre 2024 - Saint Cloud
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Homélie

Férie du Temps Pascal

« L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé ». Ainsi se terminait la péricope évangélique d’hier. Jésus enseignait à ses interlocuteurs que l’unique œuvre qui compte et de laquelle dépend la fécondité de toute notre vie, consiste dans l’accueil de sa personne pour elle-même et non pour ce qu’elle aurait fait pour nous.

A cet appel à croire, à adhérer à sa personne, qu’est-ce que répond-on à Jésus ? On lui réclame un signe. Etait-ce si peu pour ces gens que d’avoir été nourris avec cinq pains ? Apparemment, le miracle de la multiplication des pains ne leur a pas suffi. Ils demandent à Jésus du « pain venu du ciel ». Il est vrai que, du temps de Jésus, les juifs attendaient un Messie censé devoir accomplir les mêmes prodiges que Moïse, en particulier celui de la manne : « Au désert, nos pères ont mangé la manne ; comme dit l’Ecriture : Il leur a donné à manger le pain venu du ciel. »

Ici encore, Jésus va se mettre au niveau de ses interlocuteurs pour les faire passer de la figure à la réalité, de l’annonce à l’accomplissement, de la manne à sa personne même. Pour ce faire, il leur explique ce qu’est réellement ce pain « venu du ciel ». Le pain de Dieu c’est « celui qui descend du ciel ». Autrement dit, il s’agit d’une personne, donnée par le Père, envoyée par Lui, pour porter la vie au monde : « Amen, amen, je vous le dis : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel. Le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. » Comment ne pas reconnaître ici tout le mouvement d’Incarnation du Verbe fait chair, venu habiter parmi les hommes pour les rendre participants de sa vie et de sa gloire !

Pourtant rien ne semble y faire… Devant la demande insistante de ceux qui l’entourent : « Seigneur donne-nous de ce pain-là, toujours », tout comme la Samaritaine lui demandait : « Seigneur, donne-moi de cette eau afin que je n’ai plus jamais soif et ne vienne plus puiser ici », Jésus finit par proclamer explicitement : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura plus jamais soif ». Ce qui jusqu’à présent était sous-entendu est maintenant clair : Jésus est le pain qui vient du ciel, donné aux hommes par le Père.

Jusque-là, Dieu avait fait des dons à son peuple Israël : don de la Torah, don de sa proximité bienveillante, don de sa Parole par le ministère des prophètes. Désormais, en Jésus, Dieu lui-même se fait don ; il descend du ciel pour se donner non seulement à Israël mais « au monde », et en se donnant, lui le Vivant, il communique sa vie éternelle à ceux qui l’accueillent dans la foi.

Nous comprenons alors que croire signifie manger, « non le pain qui périt, mais celui qui demeure pour la vie éternelle ». Croire, signifie aussi boire à « la source d’eau jaillisant en vie éternelle ». En sa personne, le Christ nous offre la seule boisson et la seule nourriture capables de rassasier notre soif et notre faim de la vraie vie. Croire en Jésus Christ pour lui-même marque ainsi le point de départ d’une vie nouvelle, qui n’est pas l’œuvre de l’homme, mais de Dieu seul. Cette vie jaillit désormais « en vie éternelle » (4, 14) du cœur assoiffé et affamé qui a entendu l’appel de Jésus à venir à lui (7, 37). Alors nous entendons d’une façon renouvelée cette parole de notre Seigneur : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé ».


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