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 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
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Homélie

Férie du Temps Pascal

Jésus se présente comme la nourriture essentielle, le pain qui donne la vie. Le lieu par excellence où se partage le pain est la table familiale : le père rompt le pain, fruit de la terre et de son travail, il rend grâce à Dieu de lui permettre de subvenir aux besoins des siens, puis il le distribue à ses enfants pour qu’ils s’en rassasient. Dans ce partage du même pain, ce ne sont pas seulement les corps qui se nourrissent, mais c’est aussi l’unité familiale qui se construit. La commensalité est au service de la convivialité, de l’épanouissement intégral de la vie, qui inclut la relation aux autres et ultimement à Dieu.
« Moi je suis le Pain de la vie », le pain qui nourrit chacun de nous selon ses besoins personnels et en même temps nous établit dans l’unité d’une même famille : « la famille de Dieu » (EPh 2,19). C’est le Père lui-même qui « rompt le Pain », qui nous le livre pour qu’en lui nous ayons la vie en plénitude : celui qui, s’approchant de la table, « vient à Jésus », « n’aura plus jamais faim », car dans la foi, il pourra se rassasier sans cesse de sa présence.
Dans le cas de la nourriture ordinaire, nous assimilons le pain que nous mangeons, nous le transformons en nous : il devient notre propre substance. Dans le cas du Pain de vie, s’ajoute un élément nouveau : l’assimilation est réciproque. Ce n’est pas seulement nous qui incorporons le Pain, mais le Seigneur nous transforme également en lui. L’Evangile précise en effet : « Tous ceux que le Père me donne viendront à moi » : le Père ne se contente pas de nourrir ses enfants, mais il les confie également à celui qui se désigne comme « le Pain de vie ».
Ce Pain peu ordinaire n’est donc pas un simple objet de transaction ; le Père le donne, mais il accueille également ceux que le Père lui confie et qui viennent à lui : « celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors ». S’il ne les jette pas dehors, c’est donc qu’il incorpore en lui ceux qui se nourrissent du Pain de vie, c’est-à-dire ceux qui s’unissent à lui dans la foi.
Les versets suivants développent cette mystérieuse « complicité » du Père et du Fils dans l’œuvre de notre salut. Le Père a l’initiative du don, car comme ce don consiste dans le partage de la vie divine, il ne peut procéder que de sa Source. Le Fils possède cette vie en plénitude ; c’est pourquoi c’est lui qui est envoyé : il est le don du Père dont il vient librement accomplir la volonté en livrant sa vie à ceux que le Père lui donne, afin de n’en perdre aucun. Car la volonté de son Père c’est que tout homme qui « voit » en Jésus « le Fils » et s’unit à lui dans la foi, obtienne la vie éternelle.
La survie au-delà du voile de la mort, n’est donc pas le fruit d’une puissance naturelle que l’âme posséderait en elle-même, mais résulte exclusivement de la participation à la résurrection de celui qui s’est uni à notre chair mortelle pour nous donner part à sa vie immortelle.
« Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive, celui qui croit en moi » (Jn 7,37-38), et « il n’aura plus jamais soif ». L’évangéliste ajoute : « Il parlait de l’Esprit Saint que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui » (Jn 7,39). La très sainte humanité de Jésus est l’amphore sacrée dans laquelle le Père nous offre sa propre vie, c’est-à-dire l’Eau vive de l’Esprit. « Celui qui a soif, qu’il approche. Celui qui le désire, qu’il boive l’eau de la vie, gratuitement » (Ap 22,17).


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