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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Férie du Temps Pascal

Philippe pose la question de la venue du Messie sur la terre. Il nous faut en premier lieu éprouver de la reconnaissance à son égard : nous lui devons, en quelque sorte, cette magnifique parole de Jésus : « Celui qui m’a vu a vu le Père ».

Mais sa question nous invite également à lire plus précisément le fondement de notre relation à Jésus. Philippe a manifestement peur de manquer. Jésus s’en va…. Comment gérer cette absence, n’y a-t-il pas craindre la solitude, quels doutes devrons-nous affronter ? Notre but, notre désir le plus intime, est de connaître la gloire de Dieu, d’entrer irrévocablement dans l’intimité de son alliance. Qui nous conduira désormais ? D’où son empressement : si tu dois partir, montre-nous au moins le Père.

Jésus répond par un appel à la foi.

Croire est cet acte inouï de s’engager sur la parole d’autrui. C’est sans doute l’expression ultime de la confiance. La foi n’est pas seulement être sûr de la personne de Jésus et de son action dans nos vies, c’est avoir si solidement placé son espérance en lui qu’on n’hésite pas à s’engager soi-même, à s’exposer si besoin. Cette confiance, les disciples la placent de toute évidence dans le Père ; aujourd’hui Jésus leur demande de la placer pareillement en lui. Si Jésus part, il ne les abandonne pas, il part leur préparer une place, pour les associer à sa gloire. Tous les désirs, les plus grands et les plus intimes de leur cœur, seront exaucés.

Mais connaître cette joie impose un passage. Il faut à Philippe, et peut être à nous aussi, renoncer à l’idée d’un contact direct avec Dieu, qui s’établirait sans passer par Jésus. Croire est donc aussi renoncer à la recherche d’expériences directes de Dieu pour reconnaître en Jésus la manifestation du Père parmi les hommes.

Cette clé ouvre non seulement la voie de la réalisation concrète de nos désirs fondamentaux d’union à Dieu, mais rend efficace le don que Jésus fait de lui-même aux hommes. En effet, les paroles et les actes de Jésus sont paroles et œuvre du Père. De même, celui qui place sa foi en Jésus accomplira des œuvres plus grandes que lui et recevra ce qu’il tout demande. Deux nuances sont importantes dans cette affirmation de Jésus. Le disciple n’accomplira pas des signes plus grandioses que ceux que l’évangile nous rapporte, mais il recevra de mener à leur terme ces signes : communiquer la vie éternelle et rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés. L’exaltation de Jésus et son retour vers le Père rendront ces signes possibles. Car la prière que Jésus exauce, c’est d’accomplir ce qu’on lui demande de faire : « Si vous me demandez quelque chose en invoquant mon nom, moi, je le ferai ». Et, dans l’Esprit de Pentecôte, que pouvons-nous lui demander plus instamment que de manifester au monde le salut qu’il apporte ?

Redisons-lui donc notre foi, notre confiance qui nous fera nous engager par amour de son Nom, et demandons-lui de réaliser dans nos vies l’œuvre de salut que le Père lui confie.


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