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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Jeudi de la 5ème semaine

Dans l’évangile de ce jour, nous voyons Jésus remonter à l’origine, à l’amour dont le Père l’a aimé et qui fonde le sien pour les hommes. Du Père au Fils, du Fils aux disciples qui l’écoutent, puis dans les disciples les uns pour les autres, il n’y a qu’un seul amour dont le jaillissement est continu.

La révélation de cet amour débouche sur un appel adressé aux disciples : « demeurez en mon amour ! » Il ne s’agit pas seulement de demeurer en Jésus, ferme dans la foi, mais de vivre dans l’amour reçu de lui et donc reçu du Père.

Demeurez dans l’amour de Jésus n’est pas de l’ordre du sentiment. Les sentiments vont et viennent. Le sentiment peut être une merveilleuse étincelle initiale, mais il n’est pas la totalité de l’amour. L’amour véritable implique toutes les potentialités de l’homme. Il requiert notre volonté et notre intelligence. La reconnaissance du Dieu vivant est une route vers l’amour, et le oui de notre volonté à la sienne unit intelligence, volonté et sentiment, dans l’acte totalisant de l’amour. Ecoutons Benoît XVI définir l’authentique contenu de l’amour : «  : devenir l’un semblable à l’autre, ce qui conduit à une communauté de volonté et de pensée. » Il continue ainsi : « L’histoire d’amour entre Dieu et l’homme consiste justement dans le fait que cette communion de volonté grandit dans la communion de pensée et de sentiment, et ainsi notre vouloir et la volonté de Dieu coïncident toujours plus : la volonté de Dieu n’est plus pour moi une volonté étrangère, que les commandements m’imposent de l’extérieur, mais elle est ma propre volonté, sur la base de l’expérience que, de fait, Dieu est plus intime à moi-même que je ne le suis à moi-même (Cf. saint Augustin, Confessions, III, 6, 11). C’est alors que grandit l’abandon en Dieu et que Dieu devient notre joie (cf. Ps 72 [73], 23-28). » (Encyclique Deus Caritas est n°17).

Demeurez dans l’amour de Jésus est donc de l’ordre de la communion des volontés et des pensées. Nous comprenons alors qu’il n’y a pas de différence entre demeurer dans l’amour de Jésus et obéir à ses commandements. Car la véritable obéissance est communion des volontés. Ainsi, pour le croyant, aimer et obéir aux commandements se révèlent comme une seule et même chose, comme pour Jésus lui-même d’ailleurs qui disait : « J’aime le Père en agissant comme le Père me l’a commandé » (Jn 14,31).

L’intériorisation de cette révélation nous comble de joie : « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite ». Et comment pourrait-il en être autrement puisque l’amour dans lequel nous sommes invités à demeurer n’est autre que celui du Père et du Fils, autrement dit l’Esprit Saint dont la présence en nous est attestée par la joie qu’il nous donne ! L’Esprit Saint nous invite à entrer dans la dynamique du don de Jésus à son Père en retour de l’amour pour lui de ce dernier.

La présence en nous de cet Amour se vérifiera aussi dans l’amour que nous nous porterons mutuellement : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis ». Voilà pourquoi la dilection fraternelle est présentée par Jésus juste après notre péricope comme le commandement par excellence : « Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. »

« Seigneur, Jésus, au cœur de ton discours d’adieu, tu nous répètes le commandement de l’Amour qui nous est rendu accessible à travers l’amour que tu nous portes le premier. Attirés dans le mystère du don que tu as fait de ta personne sur la Croix, puissions-nous accéder à la joie parfaite car il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir (Cf. Ac 20,35). »


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