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 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
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Homélie

Férie du Temps Pascal

« Je suis sorti du Père, et je suis venu dans le monde ; maintenant, je quitte le monde, et je pars vers le Père ». La beauté et la grandeur du parcours que nous fait découvrir l’évangile de saint Jean depuis Pâques tient dans ce verset. Il prolonge la fête de l’Ascension et prépare la Pentecôte.

Quand Dieu nous révèle son visage, celui de Jésus apparaît. Sorti du Père, le Verbe est venu dans le monde. Nous sommes tellement coutumiers du mystère de l’Incarnation que nous ne voyons peut être plus très bien l’aspect déconcertant de la chose. Quand Dieu se montre, un homme apparaît. Quelle merveille. Ce n’est pas la volonté divine qui permet d’expliquer ce prodige : Dieu se serait fait homme parce qu’il l’aurait voulu. L’argument est un peu court. Dieu ne peut pas faire n’importe quoi, sa volonté ne connaît pas nos caprices. Dieu s’est fait homme parce qu’il y a en lui, dans sa nature, quelque chose d’intimement proche de l’homme. Dieu a la capacité de l’homme, et quand il le décide il la réalise. Parenté admirable et inouïe. Nous l’oublions trop facilement, c’est nous qui sommes à son image, pas le contraire.

Maintenant, Jésus quitte le monde. L’instant n’est pas aussi tragique que le samedi saint, mais une parenté entre les deux temps existe. Nous avons à nouveau perdu le contact direct avec notre maître. Ses disciples entrent dans le temps de l‘attente et de l’interrogation. Comment cela va-t-il se faire ? La fête de l’Esprit couronne le mois de Marie.

Il est bon que le Fils s’en aille. Il part vers le Père. Il est monté au Ciel, lieu de la rencontre entre l’homme et Dieu. Il s’efface devant le Père qu’il est venu nous révéler. Sur terre en effet le Christ exerçait une authentique paternité sur ses disciples. Il était leur exemple et leur éducateur. Jésus reconnaît cette paternité quand il dit : « je ne vous laisserai pas orphelins ». Cette paternité visible était nécessaire à la croissance des disciples. Mais Jésus respecte infiniment notre liberté, il nous faut devenir pleinement homme, c’est-à-dire en Dieu. L’Ascension est la marque de ce respect. Claudel faisait dire au Seigneur : « Il faut que je vous soustraie mon visage pour que vous ayez mon âme ».

Le Fils est parti pour que l’Esprit vienne, celui qui nous inspire. Non pas celui qui décide pour nous, cela ne serait pas digne de Dieu, mais celui qui nous inspire les décisions. Jésus s’efface pour que nous perdions l’habitude de tout attendre de lui. Il n’est plus question pour les disciples de lui demander l’action à entreprendre où la décision à prendre comme on va chercher une consigne. En montant au Ciel, il tourne définitivement nos regards vers le Père. Le Père peut en effet exercer désormais pleinement sa paternité sur ses enfants, engendrer ses disciples à sa propre vie.

Dans ce verset, saint Jean résume le mouvement adorable du Fils vers le Père, rassemblant en lui toute humanité. Dans ces jours d’invocation du Saint-Esprit nous prenons la pleine mesure du temps pascal. La Pâque que nous avons célébrée est le passage, de la terre au ciel, du monde à l’intimité de Dieu. Là est l’essentiel de la foi.


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