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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Férie

Bartimée est un prodige. Mais il est d’abord un exclu. Lui, le fils de Timée, fils d’Honoré si l’on voulait traduire, ne connaît pas les honneurs de la vie sociale : assis sur le bord du chemin, il est marginalisé. Aveugle, il vit à l’écart de tous, son cœur est son seul instructeur, son seul guide.

Aveugle mais pas muet ! Bartimée a de la voix. Et de l’oreille. Quand il entend Jésus passer, il crie vers lui, il implore sa pitié avec tant de conviction qu’on cherche à le faire taire. Mais lui qui doit compter en tout sur les autres comprend qu’il n’est plus l’heure de s’en remettre aux autres, il n’est plus l’heure de se laisser faire. Son cœur le guide. Il appelle de plus belle.

Jésus entend son cri. Évidemment. Qui ne l’entend pas ? Cependant l’attitude de Jésus n’est pas habituelle. Il pourrait par exemple aller vers lui, il pourrait aussi demander qu’on lui amène Bartimée, il pourrait encore appeler l’infirme à lui.

Mais Jésus ne fait pas que guérir, il enseigne. Il éduque. La foule qui faisait rempart doit à présent faire corps. Le rabbi choisit ceux dont dépendait cet homme jusqu’à aujourd’hui, ceux dont ils voulaient le séparer. Il les envoie vers Bartimée pour les associer à sa guérison en lui permettant de prendre la parole, en lui donnant de dire son désir de guérison. « Confiance, lève toi, il t’appelle ».

Alors Bartimée s’élance. Cette invitation lui suffit, elle est le signal que reconnaît son cœur. Sa souffrance et sa solitude ont été ses éducatrices, nul besoin d’un « va, vends tout ce que tu as » : il jette son manteau. Il renonce à ce qui faisait son identité. Il abandonne sa carapace, ses protections, ce qui l’abritait du froid de la nuit et du regard des hommes. Il se montre vulnérable et marche, lui l’aveugle, vers Jésus.

Cet élan ne peut que toucher le Seigneur. Mais Jésus entend qu’il recouvre pleinement sa dignité. Il lui demande donc d’exprimer ce qu’il souhaite. « Seigneur que je voie ! » D’une voix assurée, on l’a vu, debout, sans assistant, sans protection, il ne s’appuie que sur la parole de Jésus. Elle dirigé sa marche, elle contient son espérance, elle opère sa guérison.

L’homme, debout et parlant, est donc sauvé par la foi qu’il a mise en Jésus.

« Va », sa dignité et sa liberté lui sont rendues. Mais Bartimée est tout à son action de grâce. Il choisit aussitôt d’employer sa liberté recouvrée en fonction du maître. Il suit Jésus.


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