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 - 7 septembre 2024 - Saint Cloud
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Homélie

Saint-Sacrement

L’Institution de l’Eucharistie (Cf. 2ème lecture), le sacrifice de Melchisédech (Cf. 1ère lecture) et la multiplication des pains (Cf. Evangile) : tel est le triptyque suggestif que nous présente la liturgie de la Parole en cette solennité du « Corpus Domini » (Saint Sacrement).
Le geste de Jésus dans l’évangile était préfiguré dans celui de Melchisédech, « roi de Shalem » et « prêtre du Dieu très haut » qui bénit Abraham et lui « apporta du pain et du vin » (Gn 14, 18) en signe d’hospitalité, de générosité et d’amitié. Le Psaume 109 fait d’ailleurs référence à ce passage en attribuant au Roi-Messie un caractère sacerdotal particulier en vertu de l’investiture directe de Dieu : « Tu es prêtre à jamais selon l’ordre de Melchisédech » (v.4).
Lorsqu’il se livre lui-même aux hommes en nourriture, Jésus se révèle ainsi comme le véritable Roi-Messie, le véritable grand prêtre. L’auteur de l’épître aux Hébreux l’avait bien compris lorsqu’il nous décrit notre Seigneur Jésus Christ comme : « le grand prêtre qu’il nous fallait : saint, sans tache, sans aucune faute ; séparé maintenant des pécheurs, il est désormais plus haut que les cieux. Il n’a pas besoin, comme les autres grands prêtres, d’offrir chaque jour des sacrifices, d’abord pour ses péchés personnels, puis pour ceux du peuple ; cela, il l’a fait une fois pour toutes en s’offrant lui-même. » (He 7,26-27)
Le signe de la multiplication des pains par notre Seigneur anticipe celui de l’Ultime Cène avec les apôtres et l’Eucharistie célébrée par les chrétiens en mémoire de lui : « la nuit même où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit : ‘Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi’. » (Cf. 2ème lecture)

Saint Luc, dans son évangile, nous permet de mieux comprendre le don et le mystère de l’Eucharistie. Après que Jésus eût béni et rompu les pains, il les donne aux apôtres afin qu’ils les distribuent au peuple (v. 16). Tous, observe l’évangéliste, mangèrent et furent rassasiés et douze couffins de morceaux furent même recueillis (v. 17). Nous assistons ici au début d’un long processus historique : la multiplication sans arrêt dans l’Eglise du Pain de vie nouvelle pour les hommes de toute race et de toute culture. Ce ministère sacramentel a été confié par Jésus aux Apôtres et à leurs successeurs qui, fidèles à la consigne du Seigneur, ne cessent de rompre et de distribuer le Pain eucharistique de génération en génération.

Le Christ - unique Seigneur hier, aujourd’hui et à jamais - a voulu lier sa présence salvifique dans le monde et dans l’histoire au sacrement de l’Eucharistie. Il a voulu devenir pain rompu, afin que chaque homme puisse se nourrir de sa vie même, à travers la participation au Sacrement de son Corps et de son Sang. A travers l’Eucharistie c’est la vie même de Dieu qui continue à nous parvenir pour transfigurer et sauver chacun de nous. Saint Luc dans l’évangile insiste sur le fait que « tous furent rassasiés ». Ce jeudi, à l’occasion de la célébration eucharistique à saint Jean du Latran et de la procession du saint Sacrement jusqu’à la Basilique Sainte Marie Majeure, Benoît XVI soulignait fortement cet aspect : « Si, le Jeudi Saint, on met en évidence le rapport étroit qui existe entre la Dernière Cène et le mystère de la mort de Jésus sur la Croix, aujourd’hui, en la fête du Corpus Domini, avec la procession et l’adoration eucharistique ensemble, on attire l’attention sur le fait que le Christ s’est immolé pour l’humanité tout entière. Son passage au milieu des maisons et par les rues de notre ville sera pour ceux qui y habitent une offrande de joie, de vie immortelle, de paix et d’amour. »

Pour accueillir cette vie divine, il s’agit tout comme les apôtres dans l’évangile de croire à ces paroles que Jésus prononça un jour à Capharnaüm : « Je suis le pain vivant, descendu du ciel. Qui mange ce pain vivra à jamais » (Jn 6,51).
Voilà pourquoi il est tout particulièrement bon en ce dimanche de rester devant le Sacrement de l’autel et de renouveler notre profession de foi dans la présence réelle du Christ. Avec Pierre, nous redisons : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jn 6,68).
Il n’y pas de plus belle manière d’appeler sa vie divine et éternelle sur nos histoires humaines souffrantes, opprimées par les préoccupations et les peines, et sujettes à la lente mais inexorable usure du temps.

Comme nous y invite l’épître aux Hébreux, « Tenons donc ferme la profession de foi ». Notre grand prêtre souverain qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, n’est pas un grand prêtre impuissant à compatir à nos faiblesses, lui qui a été éprouvé en tout, d’une manière semblable, à l’exception du péché.
« Avançons-nous donc avec assurance vers le trône de la grâce afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce pour une paix opportune. » (CF. He 4,14-16)


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