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 - 14 avril 2024 - Sainte Lidwine
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Homélie

Férie

Les chefs des prêtres cherchent à se saisir de Jésus, mais ils craignent le peuple. Ce qu’ils n’osent faire par eux-mêmes, ils essaient de le mettre à exécution par l’intermédiaire du pouvoir séculier, pour se décharger de la responsabilité de sa mort : ils lui envoient « des pharisiens et des hérodiens pour le prendre au piège en le faisant parler ».

« Maître, nous le savons : tu es toujours vrai ; tu ne te laisses influencer par personne, car tu ne fais pas de différence entre les gens, mais tu enseignes le vrai chemin de Dieu. Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à l’empereur ? Devons-nous payer, oui ou non ? » Leur question flatteuse mais pleine de fourberie voudrait conduire Jésus à une impasse. Soit il affirme avec les Pharisiens craindre Dieu plus que César en disant qu’il ne faut point payer le tribut. Les Hérodiens auront alors beau jeu de l’accuser de vouloir soulever une révolte contre les Romains. Soit il accepte avec les Hérodiens que le tribut soit payé à César et alors ce sont les Pharisiens qui l’accuseront de collaborer avec l’occupant et de vouloir la servitude de ses compatriotes.

Mais Celui qui est la Source de la Sagesse ne saurait se laisser piéger : « Sachant leur hypocrisie, il leur dit : ‘Pourquoi voulez-vous me mettre à l’épreuve ? Faites-moi voir une pièce d’argent ». Et de continuer : « Cette effigie et cette légende, de qui sont-elles ? »
Par cette réponse interrogative, Jésus prend les chefs des prêtres et leurs émissaires en flagrant délit de duplicité puisqu’eux-mêmes portaient sur eux la monnaie de l’impôt frappée à l’effigie de l’Empereur divinisé. On comprend qu’un juif pieux n’était pas supposé la posséder ; c’est d’ailleurs pour cette raison que des changeurs se tenaient dans la cour du Temple, car l’argent romain était considéré comme idolâtrique et ne pouvait entrer dans le Temple, lieu de la présence du Dieu d’Israël.
La preuve est donc faite que les interlocuteurs de Jésus ne se posaient guère de problèmes moraux et n’attendaient rien de cet interrogatoire, si ce n’est un motif pour l’accuser.

Mais Jésus ne s’arrête pas là. Quel enseignement veut-il donner aux Pharisiens et aux Hérodiens lorsqu’après les avoir interrogés, il leur dit : « A César, rendez ce qui est à César, et à Dieu, ce qui est à Dieu » ?
Il s’agit de rendre l’image à celui dont elle reproduit les traits. Le denier porte l’image de l’empereur mais l’homme porte en lui une autre image, celle de Dieu, car comme nous le lisons dans le livre de la Genèse : « Dieu créa l’homme à son image » (Gn 1, 27). Autrement dit, on peut très bien payer le tribut à César dans la mesure où cela ne manifeste pas que l’on se lie à son pouvoir temporel. Nous ne pouvons nous soustraire aux nécessités de cette vie terrestre mais il s’agit de nous rappeler que tout nous vient de Dieu et que c’est lui qui en dernier lieu a autorité sur toutes choses et que c’est à lui que nous appartenons. Saint Paul exprime admirablement cela par ces mots : « Tout est à vous, mais vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu » (1 Co 3, 21-23).
L’enjeu est pour nous de ne pas défigurer l’image de Dieu que nous portons par celles des réalités de ce monde qui en devenant des absolus nous feraient perdre la mémoire de notre origine et de notre finalité.

« Seigneur, puisses-tu nous accorder de savoir t’offrir chaque jour dans l’action de grâce non seulement ce que nous recevons de ta bonté mais aussi l’étonnante image de toi que nous sommes. »


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