Homélie
Férie
« Un scribe s’avança vers Jésus et lui demanda : Quel est le premier de tous les commandements ? Jésus lui fit cette réponse : Voici le premier : Écoute, Israël » Le premier des commandements que le Seigneur nous donne cest de lécouter, cest daccepter dêtre accueillant à sa Parole de vie. Et que commence par nous dire cette Parole ? « Le Seigneur notre Dieu est lunique Seigneur ». Unicité, radicalité. Il nen est pas dautres vers qui notre cur puisse tendre loreille car personne en dehors de lui ne peut légitiment prétendre à ce titre.
La conséquence pour nous dune telle affirmation ? « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout cur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force ». Quelle exigence ! Avec le cur partagé qui est le nôtre, comment prétendre y être arrivé, ne serait-ce quune fois dans notre vie. Certes, nous en avons le désir, mais ce précepte nous bouscule parce quil nous renvoie à notre incapacité à laccomplir. Naurions-nous pas envie de répondre à Jésus : Ecoute Seigneur, laisse-moi tranquille, jessaye de faire ce que je peux, mais ne me demande pas limpossible ?
Et pourtant le Seigneur nous demande bien de laimer et non pas de faire seulement notre possible pour laimer. Ne passons pas trop facilement à côté de lexigence de ces paroles, même si nous ne devons pas nous laisser enfermer par celle-ci.
Pour ce faire, il est essentiel de nous souvenir quil sagit en premier lieu découter. Ecouter la beauté dune telle parole : « Le Seigneur notre Dieu est lunique, tu aimeras
» ; écouter lamour du Seigneur qui résonne en elle et ce jusque dans la première épître de saint Jean où il nous est dit : « Dieu le premier nous a aimés ». Dieu ne peut nous demander de laimer de tout notre cur, de toute notre âme, de tout notre esprit et de toute notre force que parce que lui-même nous a aimés le premier. Dieu ne peut nous demander de rester fidèle à ce précepte que parce que lui-même, le premier, demeure fidèle.
La première exigence nest donc pas daimer le Seigneur mais de lécouter et en lécoutant de se laisser ajuster à lui. Ecouter pour se laisser ajuster, pour se laisser transformer et pour pouvoir aimer du même amour dont nous sommes aimés. Somme toute, nest-ce pas cela être juste ?
Mais Dieu ne nous imposera jamais lécoute de sa voix. La Parole de Dieu ne vient pas comme une voix qui se surajouterait à tous nos bruits, à tous nos propos vains et futiles, quitte même à les dominer de sa force.
Parce quelle est plénitude, la Parole de Dieu ne peut pas ne pas tout emplir. Elle ne peut donc que jaillir du silence le plus profond. Lui seul veut dire quelque chose. Oui, derrière les bruits, derrière les cris, il y a en moi ce silence qui existe plus que moi, il y a ce silence de quelquun qui est sur le point de parler et qui commence ainsi : « Ecoute,
». Ouvrons loreille de notre cur et écoutons. Ce qui suit sera unique pour chacun dentre nous.






5 décembre 2025 -