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 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
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Homélie

Férie

La fin du mois de juin n’annonce pas seulement la fête de la musique, la fin de l’année scolaire et l’arrivée d’un rythme de vie estival. Elle est une époque souvent un peu difficile, tous les membres de la famille étant fatigués, du trimestre ou des examens. Mais il ne s’agit pas de fléchir le genou. Les évangiles de cette semaine redisent fermement l’exigence de la vie chrétienne. La liturgie nous donne en effet à méditer les textes d’introduction au carême !

Mais, nous l’avons vu, avant d’être une invitation à l’austérité et à des efforts dont nous risquerions de nous sentir incapables, ces textes nous redisent simplement l’essentiel de notre foi : nous sommes des enfants du Bon-Dieu, fils adoptifs d’un même Père. Nous efforts n’ont d’autre but que nous permettre de la rester et d’inviter d’autres à le devenir.

Ainsi le discours de Jésus que nous lisons cette semaine culmine-t-il dans la prière du Notre-Père. Elle n’est pas une liste de réclamations, de rappels de nécessités adressée à un Dieu qui serait notre Père et à qui nous aurions à demander des choses. Elle n’est pas un acte de soumission ni une reconnaissance d’impuissance devant un Dieu dont le seul rôle serait de pourvoir à nos besoins. Cette prière est effectivement une demande, mais en premier lieu une demande de Père. Sous les demandes suscitées par le Nom, le Règne, la Volonté, celui qui prie demande à Dieu d’être son Père. Dire « Notre Père » est demander à devenir fils dans le Fils.

Ce prodige ne peut être réalisé que par Dieu lui-même. Ce Dieu qui se fait proche et veut être notre Père est aussi le Tout-Autre, le Tout-Puissant. Le grand respect que nous manifestons à son Nom est assorti de la demande qu’il le sanctifie, selon la promesse qu’il fit par la bouche du prophète : « je sanctifierai mon grand Nom qui a été déshonoré parmi les nations » (Ez 36,23).

Le Nom est la personne même de Dieu. Nous lui demandons donc chaque jour de nous révéler son visage, de manifester sa sainteté, de nous montrer combien il est le Tout Autre admirable et adorable. Cette prière est belle parce qu’elle rend tout honneur à Dieu. Il n’y a que lui qui puisse le faire, il n’y a que de lui que nous l’attendons.

Peut-être est-ce le point d’attention que nous pourrions garder pour notre journée. Porter la vigilance de notre cœur sur la sanctification du Nom de Dieu. Découvrir sous un jour nouveau, celui de l’Esprit, le visage ineffable que nous révèle le Seigneur. Devenir fils et être assimilés au Fils. « Que luise ta face sur ton serviteur » (Ps 30). Désirer vivre et se laisser vivifier par l’alliance d’amour que Dieu scelle de sa vie. N’avoir de plus grand désir que de voir son Règne arriver, de voir sa volonté faite. Sur terre comme au ciel. Dans le monde terrestre comme dans le monde céleste. Dans le monde de la chair comme dans le monde de l’Esprit. Dans ce qui lui est déjà soumis comme dans ce qui lui résiste encore.

Cet abîme d’amour qui nous attire ne se cache pas, il dit le chemin qui mène vers lui. Dans le « Notre Père », tout commence par le « Notre ». Nous ne venons pas seuls mais ensemble, tous ceux que le Verbe fait chair est venu rassembler. Choisir la vie filiale est accepter de vivre dans la confiance, une confiance sans faille, spécialement dans tout ce qui nous oppose à nos frères. Il nous faut accepter le pari de nous situer en enfants de Dieu ; c’est-à-dire de nous situer en frères les uns par rapport aux autres, devant Dieu.

Alors nous connaîtrons la joie de vivre ensemble et d’être unis, assemblée de frères faisant la joie de notre Père miséricordieux.


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