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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Férie

Les évangiles de cette semaine ont culminé dans la prière du « Notre Père ». À présent, le discours de Jésus ne fait qu’en déployer les conséquences et les harmoniques. Ainsi, « aucun homme ne peut servir deux maîtres », et en particulier « vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent ».

Ce précepte est clairement lié à la notion de service : servir deux maîtres consiste à suivre deux volontés différentes, c’est-à-dire rencontrer tôt ou tard des conflits de priorité insolubles. La règle vaut que le deuxième maître soit extérieur ou intérieur. Ainsi, qui prétend être son propre maître n’est plus disponible pour faire la volonté de Dieu.

Quand il s’agit de l’argent, la question peut sembler plus délicate en ce sens que nous avons tous besoin d’argent pour vivre. Un père de famille doit « gagner sa vie » et « faire chauffer la marmite », ce qui implique de se mettre au service d’entreprises dont le but est de réaliser du profit et d’entrer dans une certaine coopération, sinon complicité de fait, avec la logique du profit pour le profit.

Cette question n’est pas abordée pour elle même par le Seigneur. Sa référence est notre relation au Père des Cieux, celui qui s’occupe des oiseaux du ciel et des lis des champs. On attend en effet d’un maître qu’il protège. C’est bien ce que fait l’argent : il met à l’abri du besoin, il donne de nombreuses sécurités et assure un confort de vie recherché. Il peut même procurer une réelle autonomie et assurer la réalisation de la volonté propre. Mais cela est bien peu. L’avertissement que scande Jésus résonne comme une condamnation de ce faux maître : « C’est pourquoi je vous dis : ne vous faites pas tant de souci ». Jésus le répète, induisant que notre critère de choix d’un maître est celui-ci : ne plus nous faire de souci pour notre vie. Mais servir l’argent apparaît comme une erreur profonde car il n’est pas capable de nous débarrasser de nos soucis. Pas seulement parce qu’il apporte des « soucis de riches » (ceux là, on envisage assez volontiers de les assumer), mais parce qu’au plus l’argent débarrasse des soucis liés à la contingence, au plus il met violemment l’homme en face de sa peur de l’accident, de la maladie, de la mort.

Ainsi compter sur l’argent pour protéger des besoins immédiats et légitimes est un leurre qui conduit à une grave erreur. Cela ne résout pas le problème posé et cela empêche de servir Dieu, car on ne peut pas servir deux maîtres.

Jésus insiste donc : notre Dieu est un Père qui s’occupe de nous en toutes choses, même les plus petites. De la même façon que les lis des champs et les oiseaux du ciel retiennent son attention, le moindre de nos besoins le concerne : « votre Père céleste sait que vous en avez besoin ».

Nous sommes donc invités aujourd’hui à rester dans la confiance filiale. Nous n’avons pas à nous soucier de ce dont notre Père s’occupe pour nous. Ce qui devrait nous inquiéter est de ne plus voir Dieu comme un Père, de ne plus percevoir la vie chrétienne comme une vie filiale. Car notre vie est un don de l’amour de Dieu, un don qui ne nous sera pas repris. À nous de l’employer pour construire le Royaume, pour faire advenir la justice de Dieu : permettre à chacun de nos frères humains de recevoir ce dont il a besoin pour vivre dignement en fils de Dieu.

Seigneur, ouvre nos cœurs à la grandeur de ton amour, donne-nous l’Esprit de fils qui nous garde dans la confiance en ton amour ; donne-nous l’espérance indéfectible fondée sur la résurrection de ton Fils, Jésus, notre seul Maître et Seigneur.


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