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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Saint Thomas

Nous fêtons aujourd’hui l’apôtre saint Thomas. Un des passages les plus éloquents à son sujet dans les évangiles est bien celui que la liturgie nous donne à méditer en ce jour.

La figure de Thomas est communément présentée comme celle de quelqu’un qui doute. Il est important de relever ici que la réaction de Thomas vient à la suite du témoignage suivant des autres apôtres : « Nous avons vu le Seigneur. »
Or, nous connaissons bien la valeur du verbe « voir » chez Saint Jean. Il ne désigne pas une vision sensible, mais la perception nouvelle qui s’ouvre au regard du croyant grâce à l’action de l’Esprit. Ce que suggérait d’ailleurs le récit johannique par le geste du Seigneur qui soufflait sur les apôtres au moment où il leur apparaissait en disant : « Recevez l’Esprit Saint ».
C’est donc le témoignage d’une adhésion de foi au Ressuscité que les apôtres donnent à Thomas. Et c’est son désir de la partager que ce dernier exprime par ces mots : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l’endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je n’y croirai pas ». On entend dans ces paroles de Thomas comme un cri, celui de communier à son Seigneur, de participer au mystère de Celui qui a été crucifié et qui est mort pour lui. Du milieu de sa culpabilité d’avoir contribué par son péché à clouer Jésus sur la croix, Thomas appelle son Seigneur à l’aide.

Jésus va consentir à répondre à la demande de son serviteur : « Avance ton doigt dans mon côté, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté. » Jésus invite Thomas à passer du croire qu’il est ressuscité au croire en sa personne de Ressuscité. Il l’appelle à sortir de ce cette culpabilité mortifère qui lui interdit de croire que sa miséricorde a triomphé de son péché. C’est l’incrédulité qui porte sur ce fait là que Jésus enjoint à Thomas de dépasser : « Cesse d’être incrédule, sois croyant ». Croire en Jésus Ressuscité, c’est bien cela : croire que sa Miséricorde a triomphé de tout péché et de toute mort et adhérer, communier, à son être divin qui n’est que Miséricorde. Ce n’est plus la condamnation ou l’accusation mais la miséricorde, qui est le mode sous lequel l’Amour divin se dit à l’homme, que Thomas lit désormais dans les plaies de Jésus. Le cri de l’action de grâce peut alors jaillir du fond de son cœur : « Mon Seigneur et mon Dieu », véritable confession de foi en la toute puissance de la Miséricorde divine.

Ne nous arrive-t-il pas à nous aussi, devant notre péché, de nous enfermer dans la culpabilité d’avoir contribué à crucifier le Seigneur ? Les plaies ouvertes de Jésus sont alors pour nous plus synonymes de condamnation que de miséricorde. La figure de Thomas et l’attitude de Jésus à son égard peuvent ici nous être d’un grand secours. Nous aussi avons besoin de « voir » que les plaies de Jésus, que l’eau et le sang jaillis de son côté, nous parlent de vie et non pas de mort.

« Seigneur, comme ton apôtre Thomas, nous voulons contempler ton Côté ouvert pour nous et t’écouter nous dire : ‘Regarde ce Côté, les entrailles de ma Miséricorde sont ouvertes. Si tu t’avances pour boire à cette source divine, je te réconcilierai avec moi et tu communieras à mon Amour. N’aie pas peur de t’approcher de moi et ce, même si tes péchés sont comme l’écarlate. Ton péché serait-il assez puissant pour mettre en échec ma Miséricorde ? ’. »


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