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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Férie

L’appel que Jésus adresse aux Douze, les fait sortir du groupe des disciples et les place aux côtés du Maître. Comme au matin de la Genèse, cette séparation est un acte créateur, qui instaure une réalité nouvelle : le Royaume n’est plus simplement présent dans la Personne du Verbe fait chair ; il est désormais présent dans ce groupe d’hommes investis de l’appel et de la mission que Jésus leur confie. Au cœur du monde déchu, une Réalité nouvelle est instaurée, qui ne passera pas, mais subsistera pour l’éternité, car elle participe de la vie même de Dieu.
Certes l’Église n’est fondée qu’à la Pentecôte, lorsque les Apôtres sont rendus participants de l’Esprit Saint, qui les envoie poursuivre l’œuvre du Christ ressuscité. Mais pour que la jeune Église puisse interpréter correctement ce qui lui arriverait en ce jour là, il fallait que Notre-Seigneur lui ait fait pressentir le mystère de sa fondation. L’appel et l’envoi que nous venons d’entendre, préfigurent la mission universelle, qui ne peut être que le fruit de la Pâques. C’est pourquoi cette préfiguration se limite à l’annonce aux « brebis perdues de la maison d’Israël ».
Les pouvoirs conférés aux Douze nous instruisent sur ce que Jésus est venu réaliser pour nous : seul celui qui accomplit de manière absolue la justice divine, bafouée par le péché de l’homme, peut prendre autorité sur les « esprits mauvais » qui gardent l’humanité en leur pouvoir. Non seulement Notre-Seigneur vient nous délivrer de cette aliénation spirituelle, mais il vient aussi nous « guérir » de toutes ses conséquences, nous restaurant ainsi dans notre dignité originelle et dans les dons de la grâce dont Dieu nous avait ornés à l’origine. Ce n’est que sur l’horizon de cette transformation primordiale, de cette recréation de l’image divine défigurée en nous, que nous pourrons ensuite établir des relations vraies avec nos frères et construire avec eux la famille de Dieu.
L’instant est solennel, et la description que nous en donne l’évangéliste le fait bien ressentir. Les disciples élus sont désignés nominativement. Les douze colonnes du Temple de la Cité sainte, les douze portes de la Jérusalem céleste sont dressées ; les prémisses du nouveau Peuple de Dieu sont investies du pouvoir d’accomplir pour les autres ce dont ils furent les premiers bénéficiaires. Pourtant ils demeurent des hommes en chemin, fragiles, pécheurs : leur « chef » reniera son Maître, et l’un d’eux le livrera. Telle est l’Eglise de tous les temps : cheminant à travers ombres et lumières à la suite du Christ, qui demeure le garant de notre fidélité malgré toutes nos trahisons ; parce qu’il est le Dieu de l’« Amen » qui garde sa Parole ; parce qu’il nous a par avance purifiée de tous nos péchés afin que nous puissions toujours revenir à lui et reprendre la route ; parce qu’il nous aime, et que l’amour « supporte tout, fait confiance en tout, espère tout, endure tout » (1 Co 13, 7).

« Seigneur, sur nous aussi tu as posé ton regard ; tu nous as appelés par notre nom ; tu nous as fait confiance ; tu nous as investis de la puissance de l’Esprit pour que nous allions et portions un fruit qui demeure (cf. Jn 15,16). Renouvelle-nous dans la confiance, fortifie notre espérance, et embrase-nous de charité afin que nous puissions nous relever de nos chutes, et courir à ta rencontre en témoignant joyeusement que “le Royaume des cieux est tout proche”. »


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