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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Férie

La parabole que propose à notre méditation l’évangile de ce jour, appelée communément la parabole du semeur, inaugure la série de sept paraboles que comporte le chapitre 13 de saint Matthieu.

Cette parabole, Jésus en donne lui-même l’interprétation. Inutile donc de prétendre faire mieux que Jésus lorsque celui-ci se fait l’herméneute de ses propres paroles.

Par contre, je voudrais revenir sur le thème qui en constitue comme l’harmonique fondamentale : celui de la Parole du Royaume qui vient à la rencontre de la terre pour la féconder, germer en elle et lui faire porter du fruit.

Ce qui retient d’abord mon attention c’est le verbe « sortir ». « Le semeur est sorti pour semer », nous dit la parabole. Jésus est « sorti de la maison » pour enseigner les foules et ses disciples. Ce mouvement de sorti nous renvoie, me semble-t-il, à la dynamique de l’Incarnation. Tout comme la semence a jailli des mains du semeur pour être jetée en terre, le Verbe, Parole vivante, a lui aussi, de la même manière, été envoyé par le Père pour se faire chair et venir féconder la terre de notre humanité.

Jésus nous précise également que cette semence est « Parole du Royaume ». Elle appartient donc au Royaume. Elle est déjà le Royaume. Ainsi, tout comme la semence est venue à la rencontre de la terre, nous découvrons alors que le Royaume, en Jésus, s’est approché de l’homme.

Mais le Royaume ne s’est pas approché de l’homme en général ou de tel homme en particulier. Il s’est fait proche de tout homme. Car de même que la semence a été envoyée par le semeur sur tout type de terre, qu’elle soit rocailleuse, chargée d’épines ou bien labourée, de même le Père a envoyé son Fils frapper à la porte du cœur de tout homme que ce cœur soit épineux, dur comme la pierre ou prêt à s’ouvrir, ou peut-être un peu des trois. En effet, le semeur de la parabole, que l’on ne peut soupçonner de maladresse, fait manifestement preuve d’une extrême largesse. C’est comme s’il ne voulait oublier aucun coin de terre, si petit soit-il, où sa semence pourrait germer. Il sème, il sème dans nos cœurs jusqu’à ce qu’une de ses semences trouve un endroit bien disposé pour la recevoir et se laisser féconder.

Un autre aspect de la parabole surgit alors. C’est celui de l’accueil ou du refus de la semence. La parabole est d’ailleurs bien construite pour focaliser l’attention sur la bonne terre et le fruit qu’elle donne presque nécessairement. Car si le semeur jette sa semence avec prodigalité, encore s’agit-il de l’accueillir. A partir du moment où la semence est jetée, à partir du moment où le Royaume s’est approché et que Jésus est sorti pour annoncer l’avènement des temps messianique, chacun se trouve engagé et jugé par cette Parole. Autrement dit, il ne peut que se situer par rapport à elle. Il ne peut rester neutre.
Les deux types de résultat de la semence posent bien ce problème en révélant la dualité de l’auditoire de Jésus, c’est-à-dire la possibilité qu’il lui est laissée de refuser ou d’accueillir la parole du Maître. « Celui qui a des oreilles qu’il entende ! ». La liberté de l’auditeur est interpellée !


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