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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Férie

Césarée était dite « de Philippe » car ce prince avait entrepris de reconstruire la ville à grands frais. Ce contexte convient particulièrement à la déclaration de Jésus à Pierre…

Elle convient à cause de l’image des bâtiments qui s’élèvent sur des pierres de fondation, bien entendu. Mais surtout à cause de la démarche même du chantier. Sur les bases d’une ville ancienne, une ville nouvelle se dresse. Cette nouveauté met en relief celle que Jésus nous apporte. Les témoignages que rapportent les disciples en témoignent : spontanément, nous sommes tournés vers le passé. Nous n’avons pas les ressources intérieures nécessaires à imaginer la nouveauté du Christ. Jean-Baptiste, Élie, Jérémie,… de grands prophètes certes, les plus grands certainement, mais des hommes du passé. Un passé regretté, mais un passé révolu.

Le seul lien de ces hommes du passé avec le monde à venir est leur retour, que les hommes attendaient. Jean-Baptiste, Élie, ou Jérémie devaient en effet revenir. Leur « esprit », pour être précis. C’est-à-dire l’Esprit qui les animait, l’Esprit de prophétie, l’Esprit de Dieu. Les hommes du temps de Jésus attendaient donc un des disciples de ces prophètes fameux, un prophète qui comme eux serait parfaitement docile à l’Esprit de Dieu.

Cette attente est belle, mais elle est pauvre. L’homme qui doit venir de la part de Dieu ne peut être, dans l’imagination des hommes, qu’un prophète. On parle bien du messie, mais on peine à le définir. La grandeur et la fidélité de Dieu se lit pourtant dans cette attente. Dieu ne la décevra pas : Jésus, pour le moins qu’on puisse dire, est fidèle à l’Esprit de Dieu, il est prophète.

Mais cette réalisation devient une invitation à entrer plus avant dans le mystère, à entrer dans la vraie nouveauté. Pierre fait ce pas. Il parle en son nom propre et la perfection de sa réponse en fait notre modèle de foi. Jésus n’est pas désigné par Pierre seulement comme un prophète, comme un pasteur, comme un serviteur de Dieu, comme fils de Dieu, mais comme « le Messie, le fils du Dieu vivant ». Pierre voit plus loin que ce que lui montre la cohérence avec les hommes du passé. Pierre a laissé l’Esprit d’unité ouvrir ses yeux et il a vu le visage du Christ dans celui de Jésus.

« Ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela mais mon Père qui est aux cieux ». Comme les prophètes du passé, Pierre compris qu’il ne faut pas chercher à s’appuyer sur les ressources tout humaines pour entrer dans la connaissance du Royaume, mais il faut se laisser guider par l’Esprit. Simon devient alors Pierre, il s’ouvre réellement à l’avenir de Dieu, il reçoit sa mission nouvelle et bien terrestre. Il devra être le berger des disciples du Christ, le représentant de l’Église sur terre (bien concrètement, et non comme le concierge imaginaire du paradis).

En nous appuyant sur l’exemple de Pierre, que nous sachions ouvrir au Christ les portes de nos âmes, concrètement, et que nous ayons l’audace de le laisser entreprendre le grand chantier de la vie dans l’Esprit.


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