Catholic.net International English Espanol Deutsh Italiano Slovensko
 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
Navigation: Homélie

 

Homélie

Assomption de la Vierge Marie

« Le dernier ennemi détruit, c’est la mort » : ces paroles de Paul nous aident à comprendre le mystère que nous célébrons aujourd’hui. En Marie élevée au ciel, s’accomplit le dessein d’amour du Père sur toute humanité. En elle, le mystère de la Rédemption porte pleinement son fruit : préservée de tout péché par une grâce découlant de la Croix de son Fils, c’est encore de lui qu’elle reçoit la vie divine lui permettant de traverser la mort sans connaître la corruption. Exaltée à sa droite, intronisée Reine de la création visible et invisible, Marie vit désormais de la vie même de son Fils ressuscité.
Si depuis le péché des origines la mort est notre lot commun, nous croyons, en contemplant l’ascension de Jésus et l’assomption de Marie, qu’elle n’a pas le dernier mot. Car si tous nous mourrons en Adam à cette vie naturelle, « c’est dans le Christ que tous revivront » à la vie divine sur laquelle la mort n’a plus aucun pouvoir. A la lumière de l’Assomption, nous découvrons que la mort est désormais « le passage vers la vie à la rencontre de l’Amour. Elle est le passage vers la béatitude céleste réservée à ceux qui œuvrent pour la vérité et la justice et s’efforcent de suivre le Christ » (Jean-Paul II, 15.VIII.2001).
Le mystère que nous célébrons en ce jour nous vient de l’Orient : au VIe s. la fête de la « Dormition » y était déjà célébrée, et il revint à l’empereur Maurice (582-602) de la fixer définitivement le 15 août. Le terme « dormition » veut souligner la douceur du passage accompli par Marie de cette vie terrestre à la vie divine en Christ. Le pape Théodore (642-649) introduira cette solennité quelques années plus tard en Occident, où elle prendra le nom d’« Assomption ». Ce vocable veut signifier que Marie ne s’élève pas au ciel par ses propres forces, mais qu’elle y est élevée. En elle, s’accomplit la prophétie du Magnificat : « Dieu élève les humbles ». Ainsi les deux termes sont complémentaires et permettent de faire le lien entre la douceur et l’humilité de la Mère et celles de son Fils qui déclarait solennellement : « Devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos » (Mt 11,29). C’est parce que Marie fut la première et la plus fidèle parmi les disciples, qu’elle a pleinement communié à la douceur et à l’humilité de l’Agneau, et qu’elle a dès lors pu trouver en lui le repos que Dieu réserve à ceux qui acceptent de « renaître d’eau et d’Esprit » (Jn 3,5).
C’est pour cela que Marie nous est présentée au cœur de l’été, comme un signe réconfortant qui nourrit notre espérance. Exaltée en son Fils à la droite du Père, elle « a pour manteau le soleil, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles » (1ère lect.). Autrement dit : elle participe pleinement à la glorification de son Fils ressuscité - drapée du soleil - et à sa victoire sur tout mal - piétinant la lune. En elle s’accomplit pleinement « le salut, la puissance et la royauté de notre Dieu, et le pouvoir de son Christ » (Ibid.). En elle nous contemplons notre propre destinée, et nous relançons notre marche à travers les vicissitudes du temps présent, vers la Cité céleste, la Jérusalem d’en haut où Dieu nous attend pour « essuyer toute larme de nos yeux » (Ap 21,4). Sur ce chemin, nous savons que le secours de Dieu ne nous fera pas défaut. De même que, avertie par l’Ange, « Marie se mit en route rapidement vers une ville de la montagne de Judée » pour se mettre au service de sa cousine Élisabeth, ainsi Notre-Dame continue à venir vers nous qui sommes ses enfants, afin de nous « conduire au désert où Dieu nous a préparé une place », à l’abri des attaques du Dragon. Ce lieu n’est rien d’autre que son Cœur immaculé, tabernacle du Très-Haut, « Tente de la rencontre » sur laquelle repose la nuée (Ex 40, 34), où nous pouvons nous tenir en présence du Dieu vivant pour l’adorer.

« Seigneur, tandis que nous poursuivons notre pèlerinage en cette vallée de larmes, nous tendons l’oreille vers ta Parole de vérité qui nous révèle notre destinée glorieuse, telle qu’elle s’est déjà pleinement accomplie en Marie. Toi le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs, tu t’es laissé séduire par la beauté de ta créature et tu veux nous introduire dans ta gloire. Tu nous revêts d’étoffes d’or, tu nous pares de tes propres mérites (cf. Ps 44). Oui tu “as aimé ton Église, tu t’es livré pour elle ; tu voulais te la présenter à toi-même, sainte, resplendissante, sans tache, ni ride, ni aucun défaut ; tu la voulais sainte et irréprochable” (Ep 5,25-27). Pour tant de grâces nous te rendons grâce, car nous sommes sûrs qu’avec l’aide maternelle de la Vierge Marie, tu sauras nous conduire jusqu’en ta demeure, toi le Dieu fidèle qui accomplit toujours ses promesses. »


Accueil | Version Mobile | Faire un don | Contact | Qui sommes nous ? | Plan du site | Information légales