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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

21e dimanche du Temps Ordinaire

L’appel universel au salut et l’engagement courageux pour entrer par la porte étroite qui conduit à être sauvé structurent thématiquement les textes de la liturgie de ce dimanche.
Dans la première lecture, le prophète encourage Israël à son retour d’exil, lequel fut un réel traumatisme pour le peuple. Les trois piliers qui structuraient son identité ont été battus en brèche. Le temple a été détruit, le roi destitué, la terre confisquée par des étrangers. Sur le chemin du retour, l’enthousiasme n’est pas de mise. Entre temps, des païens se sont mélangés aux juifs qui n’ont pas été déportés et le peuple peut légitimement s’interroger sur ce qu’il reste à Jérusalem de la foi de ses Pères dans le Seigneur.
C’est ici que le prophète rappelle la fidélité du Seigneur à sa promesse. Ce n’est pas parce que les apparences sont contraires que celle-ci ne se réalisera pas : « je vais rassembler les hommes » ; « de toutes les nations ils ramèneront tous vos frères » ; « ils les conduiront jusqu’à ma montagne sainte ».

En fait, Dieu va accomplir sa promesse mais d’une façon qui dépasse ce que le peuple en avait compris. En effet, l’expression, « de toutes les nations, ils ramèneront tous vos frères », peut s’entendre de deux manières. Elle peut faire allusion strictement aux déportés parmi les nations, mais peut signifier une ouverture de la promesse aux nations. Nous touchons ici le véritable accomplissement de la promesse : le salut de tous. Désormais, les frères seront pris parmi les habitants des nations. Le Seigneur déclare en effet : « je viens rassembler les hommes de toute nation et de toute langue », et il conclut « et même je prendrai des prêtres parmi eux ».

Ainsi, le Seigneur se révèle fidèle parce qu’il accomplit ce qu’il annonce en ne se laissant pas enfermer par nos vues humaines. Son Amour demeure toujours plus fort et plus grand que notre entendement humain. « Son Amour envers nous s’est montré le plus fort ; éternelle est la fidélité du Seigneur », proclame le Psaume.
Au cœur de l’épreuve, il ne s’agit donc pas de nous replier sur nos exils, sur le sens que notre entendement a pu leur donner. Les textes de ce jour nous invitent, au contraire, à ne pas avoir peur de nous laisser déconcerter par ce qui pourra en émerger. Et si par malheur nous le refusions en suivant nos voies, rendons grâce de ce que, pour nous éviter de persévérer dans nos erreurs, l’éducation de notre Père des cieux prendrait la forme d’une leçon à endurer. « Quand le Seigneur aime quelqu’un, nous dit l’épître aux Hébreux, il lui donne de bonnes leçons ; il corrige tous ceux qu’il reconnaît comme ses fils. Ce que vous endurez est une leçon. Dieu se comporte envers vous comme envers des fils ; et quel est le fils auquel son père ne donne pas de leçons ? » (Cf. 2ème lecture).

Compter sur la fidélité du Seigneur en pensant que cela n’impliquerait aucun changement de notre part serait donc se tromper. Dieu ne veut pas nous sauver sans nous ! Voilà pourquoi Jésus dans l’évangile nous rappelle qu’entrer par la porte étroite demande un réel engagement de notre part.
Les textes de ce dimanche remettent donc en question notre relation à Dieu. Il ne suffit pas seulement d’entendre les enseignements de Jésus, d’être ses compagnons, de partager son pain en sa présence, pour être sauvé. Il s’agit de nous engager à nous convertir, à approfondir sans cesse notre relation avec lui en renouvelant notre façon de penser et en abandonnant tout attachement superflu à ce monde qui passe. Autrement dit, il s’agit de nous détourner toujours davantage de notre moi qui nous tire en arrière pour nous laisser configurer à notre Seigneur. C’est lui qui est la porte étroite (Cf. Jn 10). En lui seul, nous pourrons opérer notre pâque vers le salut, ce passage de la mort à toutes nos vues d’en bas pour entrer dans les vues de Dieu.
La situation peut parfois nous sembler perdue tant nous nous sommes isolés de Dieu parce qu’installés sur nos terres d’exil. Mais le témoignage du peuple élu et l’enseignement de l’épître aux Hébreux nous font accueillir avec joie l’enseignement de Jésus.

« Oui, Seigneur, tu es fidèle et si tu nous montres l’enjeu du combat, c’est que tu veux nous donner la force de le mener pour le remporter avec nous et en nous. Puissions-nous, avec le soutien de ta grâce, nous identifier toujours plus à toi qui es la porte pour accéder à l’héritage qui nous est promis. »


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