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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Férie

La foule s’est à nouveau rassemblée autour de Jésus pour écouter sa parole, pour « écouter la Parole de Dieu », précise saint Luc qui nous aide à faire le parallèle entre l’être même de Jésus, le Verbe fait chair, et sa parole.

Jésus est tellement « pressé » par cette foule assoiffée d’une parole de vie qu’il sent la nécessité de prendre de la distance en montant dans une des barques qui appartient à Simon. On a vraiment l’impression que Jésus est oppressé, comme si la foule, dans une sorte d’instinct de survie, voulait mettre la main sur lui comme on saisit un morceau de nourriture pour se l’assimiler. Cela laisse d’ailleurs percevoir la détresse spirituelle de cette foule.
Mais on ne peut mettre la main sur la Parole divine. Tenter de se l’approprier d’une façon définitive serait faire fausse route. Car ce n’est que dans la mesure où on on accepte de la recevoir à chaque instant d’un Autre qu’elle peut se montrer réellement efficace dans la barque de chacune de nos vies.

Le premier que rejoint ici cette Parole c’est Simon. Elle est montée dans sa barque et maintenant l’évangéliste va nous donner d’être témoin de son action.
« Avance au large et jette les filets pour prendre du poisson » ! La Parole de Dieu, dans un premier temps est toujours déconcertante. Elle nous bouleverse dans nos fausses certitudes : « Maître, nous avons peiné toute la nuit, sans rien prendre » et l’on pourrait rajouter que Simon connaissait bien son métier.

Pourtant, Simon va faire confiance et obéir. Voilà l’attitude d’accueil par excellence de la Parole divine : la confiance et l’obéissance dans une libre adhésion de foi. Car on n’obéit pas à la Parole de Dieu d’une façon servile. Voilà pourquoi Simon peut recevoir les paroles de Jésus comme un ordre : « sur ton ordre, je vais jeter les filets ».
En mettant ainsi toute sa foi dans les paroles du Maître et en leur obéissant, Simon va leur permettre de pouvoir manifester toute leur efficacité dans sa vie. Et le résultat ne se fait pas attendre : « ils prirent une telle quantité de poissons que leurs filets se déchiraient ».

Devant la grandeur de ce qui vient de s’accomplir sous ses yeux et devant celui qui en est à l’origine, Simon tombe à genoux dans une sorte d’effroi, converti, détourné du découragement de toute une nuit, détourné de sa faiblesse et de ses craintes et totalement tourné vers Celui par qui le Père lui révèle la surabondance du don de sa miséricorde.

La révélation du Dieu de miséricorde donne alors à Simon, à l’homme pécheur, une connaissance saisissante de son péché, de tout ce qui le détourne de l’accueil de ce don : « Seigneur éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur ».
Mais Jésus lui signifie aussitôt son pardon : « Sois sans crainte » et par un nouvel appel l’ouvre à une intimité et à une union plus grande avec lui au cœur même de la mission : « Désormais ce sont des hommes que tu prendras ».

Simon est dès lors invité à avancer en eau profonde, à entrer toujours plus profondément dans le mystère de la Parole de Jésus qui contient tout. La fécondité advient lorsqu’on se livre aux mains de Dieu comme un instrument, ce qui suppose de tout quitter et de se quitter soi-même : « alors, ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent ». L’appel de Dieu est pure initiative, il est la Parole du Don.

« Seigneur, que ta Parole vienne me rejoindre dans la barque de ma vie. Je veux aujourd’hui l’accueillir avec confiance et répondre à son appel. Cela me dépasse, Seigneur. Mais parce que je sais que la mission que tu me confies procède de ton Amour toujours acquis, dans l’action de grâce, je veux m’y livrer de tout mon cœur, de toute mon âme et de toute ma force. »


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