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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Férie

Jésus vient d’achever son enseignement sur l’accueil de la Parole dans nos vies par cet appel à la vigilance : « Faites attention à la manière dont vous écoutez » ; sous-entendu : soyez ces « bonnes terres », qui, « ayant entendu la Parole dans un cœur bon et généreux la retiennent et portent du fruit par leur persévérance » (Lc 8,15). On peut supposer que Marie et « les frères de Jésus » - c’est-à-dire ses cousins - ont écouté son enseignement sur le parvis de la maison, mêlés à la foule trop nombreuse pour tenir à l’intérieur. Puis lorsque le Maître eut terminé, ils ont cherché à le rejoindre, en essayant de se frayer un chemin entre les malades qui se pressaient autour de Jésus pour le toucher et se faire guérir par lui. Quoi de plus naturel pour une mère que de désirer embrasser son Fils, et pour ses proches de vouloir le saluer ? Les disciples ont reconnu Marie et signalent sa présence à Jésus, tout absorbé par son ministère de compassion. Notre-Seigneur a sans aucun doute levé la tête et scruté la foule du regard, y cherchant la silhouette bien-aimée. La découvrant, son visage s’est illuminé d’un sourire rayonnant auquel Marie a répondu avec tendresse. Tout en gardant les yeux plongés dans ceux de sa mère, Jésus a interprété cet échange silencieux par ces quelques mots : « Ma mère et mes frères ce sont ceux qui entendent la Parole de Dieu et qui la mettent en pratique ».
Qui mieux que Marie a écouté la Parole de Dieu et l’a mise en pratique, elle qui « l’a accueillie par la foi dans son cœur avant de la concevoir dans son sein par l’action de l’Esprit Saint » (saint Augustin) ? Par deux fois saint Luc souligne la vigilance intérieure de la Vierge : « Marie retenait toutes ces paroles-événements et les méditait dans son cœur » (Lc 2,19) ; « Sa mère gardait dans son cœur toutes ces paroles-événements » (Lc 2,51). Nous traduisons le grec rhema par « parole-événement » car il s’agit d’une parole agissante, qui tend à se faire événement - pourvu que nous la laissions agir dans nos vies. C’est précisément ce que Notre-Seigneur attend de nous : que nous accueillions sa Parole « pour ce qu’elle est réellement : non pas une parole d’homme mais la Parole de Dieu qui est à l’œuvre en nous les croyants » (1 Th 2,13). Heureux sommes-nous si nous la recevons dans un cœur disponible et dans « l’obéissance de la foi » (Rm 1,5) : elle sera en nous germe de vie divine ; « car Dieu nous a fait renaître non pas d’une semence périssable mais d’une semence impérissable : sa Parole vivante qui demeure » (1 P 1,23).
Cette vie divine engendrée en nous par l’action de la grâce n’est autre que la vie du Christ Jésus lui-même. Le Verbe de Dieu en effet, est devenu participant de notre nature humaine pour que nous puissions devenir participants de sa nature divine (cf. 2 P 1,4). C’est ainsi que mystérieusement mais bien réellement, nous devenons non seulement « frères » de Jésus - puisque nous sommes engendrés par la volonté du même Père - mais également « mère » du Christ, en tant que nous lui permettons de poursuivre en nous son mouvement d’incarnation, jusqu’à l’achèvement de son Corps total. C’est pourquoi « comme des enfants nouveau-nés, soyons avides de la Parole comme d’un lait pur qui nous fera grandir pour arriver au salut » (1 P 2,2).

« Seigneur Jésus, jour après jour tu t’offres à moi dans ta Parole et dans tes sacrements, pour me nourrir de ta propre vie divine. Et moi je boude ces dons comme des aliments méprisables. Arrache-moi à ma tiédeur, à mon indifférence coupable ; et donne-moi faim et soif du Pain du ciel et de la Coupe du salut afin que je puisse être reçu au sein de la famille de ton Père et notre Père, de ton Dieu et notre Dieu (cf. Jn 20,17) ».


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