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 - 21 avril 2024 - Saint Anselme de Cantorbéry
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Homélie

Saint François d’Assise

Les villes de Corazine, Bethsaïde et Capharnaüm, situées au nord-est du lac de Génésareth, ont bénéficié d’une sollicitude toute particulière de la part du Seigneur : il semble que ce soit là qu’il ait accompli le plus de miracles. En particulier Capharnaüm, dont Jésus avait fait son « QG » ; Matthieu la désigne même comme « sa ville » (Mt 9,1). Hélas, la réponse de ces cités privilégiées ne fut pas à la hauteur de l’élection divine dont elles étaient bénéficiaires. Au lieu de s’abaisser en réponse à l’appel à la conversion que le Seigneur leur adressait, elles se sont orgueilleusement « élevées jusqu’au ciel » - référence à Is 14, 13-15, qui décrit la superbe du roi de Babylone qui prétendait se faire l’égal de Dieu. Au lieu « d’écouter la voix du Seigneur leur Dieu qui leur disait de suivre les commandements du Seigneur qu’il avait mis sous leurs yeux, elles lui ont désobéi et ont péché contre le Seigneur » (1ère lect.).
Aussi le jugement qui les menace est-il à la mesure des grâces qu’elles ont refusées. Ce qui ne signifie pas que Dieu se prépare à exercer sa vengeance : les malédictions prononcées sur ces villes ne sont pas des imprécations, mais l’annonce des catastrophes qui tomberont inévitablement sur elles si leurs habitants persévèrent dans leur malice. La parole de Jésus est à la fois une parole prophétique dévoilant comment le mal finit toujours par retrouver son auteur ; et une invitation à la repentance et à la conversion : le Seigneur est le seul Maître du temps et de l’histoire, et il ne désire rien d’autre que de renouveler son œuvre de libération et de salut, « comme au jour où il a fait sortir nos pères du pays d’Egypte pour leur donner une terre ruisselante de lait et de miel » (Ibid.).
Cependant, pour s’engager sur le chemin de la conversion, l’homme doit accepter de se soumettre au jugement de la Parole ou de sa conscience ; autrement dit, il doit renoncer à sa prétention à l’autonomie absolue, et reconnaître qu’il a des comptes à rendre à plus grand que lui. Hélas pour bon nombre de nos contemporains, imprégnés par la mentalité individualiste ambiante, cette exigence est intolérable.
Ce refus d’entendre le message chrétien ne doit pas pour autant nous faire taire : nous devons continuer à temps et à contre-temps à faire écho à la Parole du Seigneur invitant les hommes à la conversion salutaire. Car « celui qui vous écoute m’écoute » et trouve accès au salut ; hélas « celui qui vous rejette me rejette ; et celui qui me rejette, rejette celui qui m’a envoyé ». L’attitude par rapport au disciple définit la relation au Christ : en rejetant l’envoyé, c’est le Maître que l’on rejette et en méprisant celui-ci, c’est à son Père que l’on tourne le dos. Un lien indissoluble unit le Père non seulement au Fils, mais également à ses messagers, si bien que la relation à Dieu se décide pour chacun dans l’accueil ou le refus de ceux que le Christ envoie. A condition bien sûr que ceux-ci demeurent fidèles à leur mission et soient les hérauts courageux de la Parole qui sauve.
Souvenons-nous que si nous avons accueilli dans la foi le message de l’Evangile, si nous l’avons reçu pour ce qu’il est vraiment : « non pas une parole d’homme, mais la Parole du Dieu vivant » (1 Th 2,13), ce n’est pas en raison de notre perspicacité, mais grâce à l’action de l’Esprit Saint dans nos vies. Aussi, même si nos contemporains n’écoutent pas notre témoignage, il nous reste encore le devoir de charité d’intercéder pour eux, afin que le Seigneur brûle leur cœur au Feu de l’Esprit jusqu’à ce qu’il triomphe de leurs résistances comme il a triomphé des nôtres.

« Seigneur, nous aussi nous sommes aveugles sur notre triste condition, comme l’étaient les habitants de Corazine et de Bethsaïde. Chacun d’entre nous, “selon la pensée de son cœur mauvais, est allé servir des dieux étrangers et faire ce qui est mal à tes yeux” (1ère lect.). Cependant, souviens-toi que même “si nous sommes infidèles, toi tu restes toujours fidèle, car tu ne peux te rejeter toi-même” (2 Tim 2, 13). Fort de cette espérance en ta miséricorde inépuisable, nous te prions : “Aide-nous, Dieu notre Sauveur, délivre-nous, efface nos fautes, pour la cause de ton nom !” (Ps 78) »


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