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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Notre-Dame du Rosaire

Le nom de « Gabriel » signifie « force de Dieu ». Quelle est donc cette force divine que l’Archange de l’Annonciation propose à la jeune fille vers laquelle il est envoyé ? Le dialogue qu’il entreprend avec la Vierge Marie nous révèle qu’il s’agit de l’Esprit de Dieu, c’est-à-dire de son Souffle vivant et vivifiant : « L’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ».
Éternellement en Dieu, le Père engendre ; le Fils est engendré et l’Esprit est l’acte d’engendrement ; il est l’Amour infini en acte, c’est-à-dire pur Don sans restriction et, dès lors, fécondité sans limite qui se manifeste dans le Fils. Engendré de toute la substance du Père, ce Fils reflue vers sa Source avec l’impétuosité même de l’Amour absolu qui l’a engendré. C’est pourquoi l’Esprit est la relation vivante entre le Père et le Fils, qui assure leur unité.
A la plénitude des temps, ce même et unique Esprit descend dans le sein de la Vierge Marie pour y engendrer le Fils éternel. Mais, ô mystère, la Vierge n’est pas qu’un réceptacle, un temple qui abriterait la Shekinah : elle est pénétrée dans tout son être par la grâce, comme la terre par la rosée matinale. Aussi est-ce dans sa chair que le Verbe est engendré par le Père et par l’action de l’Esprit. L’humanité de Marie est impliquée dans cet engendrement du Verbe éternel qui prend chair de sa chair, et sans cesser d’être le Fils unique de Dieu, sans quitter le face à face éternel avec le Père, entre dans le temps et se fait homme. Conformément à son être filial, et sans rien perdre de son élan, il reflue vers le Père dans la vigueur de l’Esprit, entraînant désormais avec lui toute l’humanité qu’il récapitule dans la sienne. Pour que Marie puisse être ainsi saturée de la grâce divine, au point de n’opposer aucune résistance à l’Esprit dans l’acte d’engendrement du Fils, il fallait qu’elle soit parfaitement exempte de tout péché, toute livrée au bon vouloir de son Dieu : « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole ».
Marie n’est pas la source de la grâce : elle l’accueille et se laisse librement combler, féconder par elle, nous dévoilant par le fait même le projet divin fixé « avant la création du monde » (Ep 1,4) : « Comme un jeune homme épouse une jeune fille, ton Créateur t’épousera. Comme la jeune mariée est la joie de son mari, ainsi tu seras la joie de ton Dieu » (Is 62, 5). Toute la création est appelée dès les origines à cette grâce nuptiale. C’est en y consentant que l’homme peut accomplir sa mission : conduire l’univers de son achèvement naturel à son accomplissement surnaturel par l’accueil de la grâce. Le monde nouveau naît de la fécondation de nos terres désertiques par les Eaux d’en haut ; il jaillit de l’illumination de nos cœurs enténébrés par le Feu de l’Esprit. Aussi convenait-il qu’au moment de consacrer les prémices de son nouveau peuple dans l’embrasement de la Pentecôte, le Seigneur convoque celle qui fut la première collaboratrice de son projet d’amour (1ère lect.). Il convenait que celle qui avait enfanté la Tête, mette également au jour le Corps tout entier. Désormais, partout dans le monde où Dieu rassemble les hommes autour de sa Parole pour en faire des fils dans l’effusion de son Esprit, Marie est présente, car c’est en elle et par elle que le Seigneur veut déverser sur le monde la grâce rédemptrice. Tel est le sens de sa présence au pied de la croix : la « Femme » (Jn 19,26) recueille en son cœur l’infinie richesse du mystère pascal, pour le transmettre à ceux que son Fils lui a confiés comme ses enfants. Dans le Corps total du Christ, saint Bernard identifiait Marie au « cou », car c’est par elle que passe nécessairement toute grâce communiquée par le Christ-Tête à son Corps ecclésial.

« Saint Joseph, toi à qui Dieu confia ses deux trésors les plus précieux, ouvre nos yeux et nos cœurs au mystère de grâce qui s’accomplit dans la rencontre de l’Ange et de Marie. Et apprends-nous à demeurer comme toi en présence de la Mère, pour apprendre à son école, comment aimer et servir son divin Fils dans la parfaite docilité d’un abandon confiant et paisible. »


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