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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Férie

Les gens de Ninive sont admirables par la promptitude avec laquelle ils se convertissent à l’appel d’un étranger qui leur annonce un message de malheur, prétendument d’origine divine. « Aussitôt les gens de Ninive crurent en Dieu », et firent amende honorable, du plus grand au plus petit, jeûnant et suppliant Dieu « de se raviser et de revenir de l’ardeur de sa colère ». Une telle attitude prouve que les Ninivites avaient gardé la lampe de leur conscience allumée. Ils reconnaissent le bien-fondé du châtiment qui leur est annoncé car ils ont péché ; il est donc juste que le Seigneur les punisse. Mais en même temps ils pressentent que la justice de Dieu n’est pas intransigeante ; qu’il se laisse fléchir à la supplication de ceux qui se repentent de leurs mauvaises actions et s’engagent résolument sur un chemin de conversion. S’il n’en était pas ainsi, pourquoi Dieu aurait-il envoyé son prophète ? Pourquoi aurait-il prévenu de l’imminence du châtiment ? N’est-ce pas pour offrir aux hommes de bonne volonté une ultime opportunité de mettre à profit ces quarante jours (temps de purification) pour fléchir le bras de Dieu et apaiser sa colère par une juste pénitence ?
Etonnamment, les habitants de Ninive, ville païenne réputée pour sa perversion, semblent avoir une intuition plus juste de Dieu que les fils de la promesse. Reconnaissent la pertinence des avertissements de Jonas, ils l’écoutent comme un envoyé de Dieu, sans demander d’autre « signe » : celui de ce prophète étranger faisant irruption inopinément dans la ville pour annoncer sa destruction leur suffit. Cette humilité, accompagnée d’une prompte conversion, va attirer sur eux la miséricorde divine.
Aux ninivites s’applique la béatitude que Jésus vient de prononcer dans le verset qui précède immédiatement la péricope de ce jour : « Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui l’observent » (Lc 11,28) : l’accueil de la Parole de Dieu transmise par le prophète Jonas libère en eux l’action de l’Esprit, leur donnant de consentir à la conversion qui éloigne d’eux le châtiment mérité.
Toute autre est l’attitude que Jésus doit affronter dans son propre pays. Apparemment, il n’y a pas que les scribes et les pharisiens, qui exigent un « signe » par lequel Notre-Seigneur justifierait son autorité : les chefs religieux semblent avoir semé le poison de la défiance au cœur des foules - toujours malléables et versatiles - qui se mettent elles aussi à demander des comptes à Jésus.
En fait, la controverse couve depuis quelques temps déjà sous la cendre : voyant l’autorité avec laquelle Jésus chassait les démons, certains n’avaient pas hésité à le soupçonner d’agir par la puissance de Béelzéboul, le chef des démons (Lc 11,15). Voilà pourquoi ils exigent de lui « un signe qui vienne du ciel » (Lc 11,16) et qui accrédite qu’il appartient au camp de Dieu et non à celui des ténèbres. Il est clair que les compatriotes du Seigneur ne l’écoutent pas avec la disponibilité de cœur qui aurait permis à la Parole de Jésus de porter son fruit dans leur vie : ils tergiversent, posent des conditions, exigent des signes, tâchent de se convaincre de la non-crédibilité de ce Rabbi, afin de se soustraire à l’exigence de conversion qui découle de son message. Si le ministère de Jonas fut par lui-même un signe éloquent de son origine divine, a fortiori celui de Jésus, qui s’accompagne de miracles et de prodiges, est-il le signe de l’irruption du Royaume en sa Personne. Même la reine de Saba, qui « est venue de l’extrémité du monde pour écouter la sagesse de Salomon », ne s’y serait pas trompée : elle aurait discerné immédiatement qu’il y a en Jésus « bien plus que Salomon ». Mais il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut point entendre.
Certes, « selon la chair, Jésus est né de la race de David ; mais selon l’Esprit qui sanctifie », il a manifesté par ses œuvres de puissance, qu’il est l’Envoyé que « Dieu avait promis par ses prophètes dans les saintes Écritures ». Bientôt il sera « établi dans sa puissance de fils de Dieu par sa résurrection d’entre les morts, lui, Jésus-Christ, notre Seigneur » (1ère lect.).

« Seigneur Jésus, envoie sur nous l’Esprit de vérité et d’allégresse, qui faisait s’exclamer Saint Séraphim de Sarow chaque fois qu’il ouvrait la bouche : “Ma joie, Christ est ressuscité !” Car ce n’est qu’à la lumière de ta résurrection que nous pouvons discerner les signes du temps présent et les traces de ton Royaume au cœur de ce monde qui veut t’ignorer. Nous pourrons alors “t’acclamer pour ta victoire et révéler ta justice aux nations” (Ps 97), car elles aussi sont appelées par Dieu à faire partie “de son peuple saint”, et à hériter “de sa grâce et de sa paix” (1ère lect.). »


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