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 - 7 septembre 2024 - Saint Cloud
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Homélie

Férie

Jésus accepte l’invitation à déjeuner d’un pharisien. Mais voilà, une fois entré chez lui, Jésus va à l’encontre de ce que prescrit la tradition : il n’accomplit pas le rituel de l’ablution des mains avant le repas. Saint Luc nous rapporte que son hôte en est profondément étonné.

Jésus va alors saisir l’occasion pour dévoiler la duplicité qui habite le cœur de cet homme : « Bien sûr, vous les pharisiens, vous purifiez l’extérieur de la coupe et du plat, mais à l’intérieur vous êtes remplis de cupidité et de méchanceté ».
Le reproche de Jésus joue sur l’antithèse intérieur/extérieur, pur/impur, passant du domaine rituel au plan éthique. Du point de vue religieux, l’ablution, rite touchant l’extériorité de la personne, est un noble symbole de l’attitude intérieure. Mais les pharisiens se soucient plus de l’apparence qui se voit que de l’intérieur qui ne se voit pas. Ils opèrent une rupture entre ce qu’ils font et qui se voit, par extension nous pourrions même dire ce qu’ils disent et qui s’entend, et ce qui les anime intérieurement. Contradiction en eux d’autant plus forte que celui qui a créé l’homme, tel un potier, pour reprendre l’image du prophète, a fait l’intérieur et l’extérieur du vase que nous sommes : « Insensés ! Celui qui a fait l’extérieur n’a-t-il pas fait aussi l’intérieur ? »

Jésus veut faire comprendre à son interlocuteur que le rituel des ablutions avant le repas n’a de sens et de valeur que dans la mesure où il exprime un désir intérieur de conversion pour paraître toujours plus pur devant Celui qui est la pureté même, au repas qu’il invite à partager avec lui dans l’éternité.
De même que se laver les mains enlève la poussière et les microbes étrangers et dangereux pour notre corps, de même, il s’agit de laver nos âmes de ce qui les souillent pour nous disposer à accueillir celui qui vient à notre rencontre en frappant à la porte de notre cœur.

Cela étant clarifié, Jésus ajoute : « Donnez plutôt en aumônes ce que vous avez, et alors tout sera pur pour vous. » Comment comprendre cette recommandation ? En mettant l’accent sur l’acte de l’aumône, ne fait-elle pas retomber dans le piège d’une priorité donnée à l’extérieur sur l’intérieur. Relire le texte dans le grec précise alors bien les choses. Il est écrit en effet : « Donnez plutôt ce qui est au-dedans et voici : tout est pur pour vous ». Jésus reste donc bien dans le même registre. Il s’agit de donner de la miséricorde qui habite notre cœur, ce qui suppose que nous l’ayons d’abord accueillie pour nous de la part du Seigneur. Ce ne sont pas nos bonnes œuvres qui nous purifient mais l’Amour de Dieu, lequel demeure premier. La charité ne peut jaillir que d’un cœur pur, d’une bonne conscience et d’une foi sans détour nous dit saint Paul (Cf. 1 Tm 1, 5 ; 5, 22). Cependant, nos actes de charité sont en même temps comme un appel à la miséricorde et à l’Amour divins sur nos vies, et exercer la charité est aussi la meilleure manière de fortifier en nous cet habitus.

« Seigneur, éclaire-nous sur tous ces lieux où nous nous couvrons du masque de la justice pour nous dispenser de la vivre intérieurement. Purifie-nous par ta Parole et ton Eucharistie. Nous voulons nous donner à toi et à nos frères dans la simplicité de la foi et de l’amour. Accorde-nous de jouir de ton intimité et d’entrer dans la béatitude des cœurs purs. »


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