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 - 14 avril 2024 - Sainte Lidwine
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Homélie

Férie

Observer la Loi est l’écouter. La Bible ordonne dans ce sens. On n’écoute pas la Parole de Dieu pour éventuellement la mettre en pratique, mais c’est en l’incarnant qu’on l’écoute et qu’on la comprend. Les interlocuteurs de Jésus savaient cela, mais cette science ne paraît pas leur être d’un grand secours ; « malheureux » sont-ils ceux qui perdent la conscience de leur éloignement de Dieu et de ses volontés.

Peu à peu la mise en pratique est devenue pour eux une suite de prescriptions vides, un formalisme réduisant l’homme à n’être que l’exécutant d’une loi impersonnelle et froide. L’homme n’est plus dans la dynamique de l’amour puisqu’il n’est plus en dialogue. Il ne perçoit plus la vie comme le temps de la découverte de l’amour de Dieu à l’œuvre dans nos vies mais comme une longue épreuve où l’on s’efforce d’atteindre la perfection par ses propres forces. On essaie alors de vivre la Loi dans ses moindres détails, quelques fois parce qu’il n’y a que les détails qui sont à portée ; souvent en attendant une récompense liée à la soumission manifestée.

Or la Loi est comme la lettre qui la contient : faite de lignes et de courbes, de pleins et de déliés. Dans la Loi, tout contribue au salut mais tout n’a pas la même importance. Il ne faut pas perdre de vue que la Loi est au service de la Vie pour comprendre les relations entre les commandements. Ainsi Jésus reconnaît le caractère secondaire de certaines affirmations de la Loi et il dénonce ceux qui cherchent à se faire valoir de l’observation de rites.

La comparaison qu’il choisit est rude. Ils sont semblables à des tombeaux cachés, sur lesquels on marche sans le savoir. L’image frappe un auditoire juif. Parce qu’ils contiennent un cadavre, les tombeaux sont impurs et rendent impurs. S’ils ne sont pas signalés, on risque de marcher dessus et donc de se rendre soi-même impur. Jésus veut dire ainsi que les pharisiens ont une apparence irréprochable qui empêche de se prémunir contre eux, de détourner ses pas, et d’être touché par la contagion de leur légalisme desséchant.

Alors un docteur de la Loi, quelqu’un qui a voué sa vie à l’étude la Parole et dont les interprétations règlent la vie quotidienne, se sent, à juste titre, interpellé par Jésus. Jésus le confirme. Le légiste fait bien partie de ceux qui enferment l’homme dans un carcan étriqué, un écheveau toujours plus détaillé dans lequel les hommes étouffent leur capacité à aimer.

La question que cet évangile nous pose est celle de l’ordre que nous mettons dans notre vie. Quelles sont nos priorités ? Connaître les commandements nous semble-t-il suffisant ? Aujourd’hui, on est peut-être moins tenté par le zèle légaliste ; la prétention de se construire un « christianisme modéré », à géométrie variable, est plus fréquente. Mais l’aveuglement n’est-il pas le même ? N’y a-t-il pas là un petit pharisien intérieur qui attire l’attention sur les mille détails qui donnent bonne conscience et « laissent de côté la justice et l’amour de Dieu » ? « Malheureux êtes-vous », nous dit le Seigneur.

Gardons en mémoire ces deux exemples, celui donné par ceux qui voulaient pratiquer tous les commandements et perdaient l’essentiel de la Loi, et celui de ceux qui oubliaient de pratiquer les commandements bien qu’ils prétendaient les enseigner aux autres, et convertissons-nous.

Seigneur Jésus, permet que nous redécouvrions l’ordre des choses, celui qui nous rapproche de toi : mettre tes commandements en pratique est la seule façon de les écouter et de les comprendre. Garde-nous unis dans ton amour.


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