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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

29e dimanche du Temps Ordinaire

Les lectures de ce dimanche nous invitent à la persévérance dans la foi. Cette dernière nous est présentée relativement à deux domaines : celui de la prière (Cf. 1ère lecture et évangile) et celui de la lecture et de la proclamation de la Parole de Dieu (Cf. 2ème lecture).

Dans l’évangile, Jésus nous exhorte avec ses disciples à « toujours prier sans se décourager ». Pour expliciter son propos, il relate la parabole de cette veuve qui n’en finit pas d’implorer justice auprès d’un juge inique jusqu’à ce que « fatigué » et « usé », il lui donne satisfaction. L’argument a fortiori utilisé par Jésus selon une coutume sémite déploie ici toute sa force de conviction : si cet homme mauvais finit par exaucer le vœu de cette pauvre femme qui lui « casse la tête », combien plus Dieu qui est bon, « fera-t-il justice à ses élus qui crient vers lui » et « sans tarder ». Dans ce cas, la motivation de la persévérance se trouve être la certitude d’être entendu et exaucé, persévérance témoignant d’une confiance en Dieu à toute épreuve. C’est cette même assurance qui pousse Moïse, accompagné d’Aaron et d’Hour, à lever sans relâche leurs mains et leurs cœurs vers le Seigneur jusqu’à la victoire du peuple sur les Amalécites.
Le psaume 120 (121) exprime lui aussi à sa manière cette confiance indéfectible dans le Seigneur qui ne saurait rester sourd aux appels de celui qui crie vers lui dans sa détresse : « Je lève les yeux vers les montagnes : d’où le secours me viendra-t-il ? Le secours me viendra du Seigneur qui a fait le ciel et la terre. […] Non, il ne dort pas, ne sommeille pas, le gardien d’Israël ». Ce psaume est une véritable confession de foi dans la présence du Seigneur à nos côtés et dans son amour fidèle et prévenant à notre égard : « Le Seigneur, ton gardien, le Seigneur, ton ombrage, se tient près de toi… Le Seigneur te gardera de tout mal, il gardera ta vie… Le Seigneur te gardera au départ et au retour, maintenant, à jamais. »
Persévérer dans la prière, tout à la fois, exprime et fortifie notre foi en ce Dieu Père qui est pure bonté, pur don, pour chacun de ses enfants. C’est ce que Jésus veut nous faire découvrir lorsqu’après avoir conté sa parabole, il interroge ses disciples : « Mais le Fils de l’Homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur terre ? »

Reste cependant la douloureuse question de la prière non exaucée. Nous ne parlons pas ici d’une prière qui reposerait sur des motivations ambigües, une prière qui nous replierait sur nous-mêmes plus qu’elle ne nous ouvrirait à Dieu et à nos frères. Au non exaucement de celle-ci, saint Jacques donne la raison : « Vous demandez et ne recevez pas parce que vous demandez mal, afin de dépenser pour vos passions » (Jc 4,3). Non, nous pensons ici à ces prières où nous demandons à Dieu de faire justice à nos frères ou à nous-mêmes en penchant son cœur miséricordieux sur la souffrance dans laquelle nous nous trouvons.
C’est précisément ce type de prière que formule la veuve de l’évangile. Comment comprendre qu’à la fin du récit, Jésus déclare que Dieu ne saurait faire attendre ces élus et qu’il leur fera justice sans tarder alors que l’objet de cette parabole est de nous inviter à persévérer dans la prière ce qui sous-entend une réponse non-immédiate ! Nous aurions tort de voir ici une contradiction entre l’exigence posée par Jésus et la promesse d’une réponse immédiate. En fait, le Seigneur nous exauce toujours mais la grâce qu’il dépose en nous lorsque nous le prions a parfois besoin de temps pour pénétrer notre nature et déployer en nous toutes ses potentialités.
De plus, il nous faut peut-être aussi du temps pour reconnaître en nous l’œuvre de cette même grâce qui souvent ne prend pas les chemins que nous attendions sur le moment. Nouvel acte de foi à poser humblement, patiemment, devant un mystère, insondable comme l’Amour de Dieu pour chacun de nous.

Nous percevons combien cette foi a chaque jour besoin d’être ravivée. C’est ici, comme nous le rappelle la deuxième lecture, qu’interviennent l’écoute et la proclamation de la Parole de Dieu. Lire et méditer l’Ecriture nous fortifie dans notre foi en ce Père de tendresse et de miséricorde pour qui tous nos cheveux sont comptés (Cf. Lc 12,7). Ajoutons que proclamer cette Parole qui nous révèle ce Dieu d’Amour accroît également notre confiance en lui et par conséquent soutient notre persévérance dans la prière.

« Seigneur, fortifie notre foi en ta bonté et ta miséricorde qui nous justifient afin que nous persévérions dans la prière. Au cœur des épreuves et des souffrances, que par notre supplication nous gardions les yeux fixés sur toi. Fais grandir en nous l’espérance dans l’attente patiente et confiante de voir nos demandes exaucées lorsque ta grâce aura germé en nous jusqu’à donner un beau fruit de charité. »


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