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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Férie

L’adresse du discours de Jésus ne laisse aucune ambiguïté : « en vérité je vous le dis ». C’est à nous que Jésus s’adresse personnellement, c’est à nous qu’il donne cette veuve en exemple, à nous qu’il livre la mise en garde associée.

La première exigence pour nous est celle de l’écoute. En effet, il faut être particulièrement vigilant pour remarquer la scène que Jésus porte à notre attention. On voit beaucoup de monde dans le temple. Beaucoup d’allers et venues. Beaucoup d’ostentation. Des gens importants, des gens qui apportent de riches offrandes. Beaucoup d’hommes et d’animaux. Des marchands et des prêtres, des pèlerins et des badauds. Et une veille femme.

On entend également beaucoup de bruit dans le temple. Beaucoup de cris et de prières, de lamentations et de discussions. Des pas qui se pressent, des sabots qui résistent. Des pièces d’or et des vases sacrés. Et deux piécettes qui tombent dans un tronc.

« Levant les yeux » sur les réalités d’en haut, Jésus ne voit que cette vieille femme, il n’entend que ces deux piécettes.

« Cette pauvre veuve a mis plus que tout le monde », affirme-t-il. Certes non, dirait l’évidence : deux fois dix centimes ! Mais Jésus n’a pas le même regard que nous. Nous, nous évaluons ce que nous donnons. Nous le comptons en fonction de ce qu’il nous a coûté, de ce à quoi nous avons renoncé, de ce à quoi nous aurions pu prétendre. À nos propres yeux, notre don dit notre valeur, nos moyens, nos qualités ou tout au moins notre générosité. Cependant Jésus ne regarde pas ce que nous donnons, mais ce que nous gardons. Voilà ce qui fait la différence entre la vieille femme et les riches qui déposent leur offrande dans le trésor : elle n’a rien gardé. « Aimer, c’est tout donner » reprend en écho sainte Thérèse.

Jésus nous alerte ainsi sur le danger qu’il y a à pervertir la dynamique du don de soi. Elle peut devenir, par nos calculs experts, une subtile machine à faire du profit, que ce soit en termes de réputation, d’autosatisfaction ou de reconnaissance de soi. Pire, comme c’est le cas pour les scribes de l’évangile, en espèces sonnantes et trébuchantes.

A l’exemple de cette femme que Jésus désigne, celui qui donne comme Dieu aime qu’on le fasse, ne compte que sur le Seigneur. On ne peut tout donner que lorsqu’on a déjà rencontré Dieu dans sa providence ; on ne peut risquer une telle vulnérabilité que lorsqu’on a placé sa confiance dans le Seigneur qui est notre rempart ; on ne peut oser une telle dépendance qu’après avoir découvert le Père, source de tous bienfaits.

Or il ne se révèle que dans le silence de nos vies. Préparons donc nos cœurs à sa rencontre en fuyant le tumulte qui les agite, les pensées futiles et les calculs mesquins, les projets insipides et les vaines rivalités, pour découvrir la source de tout amour qui se livre à nous sans rien attendre en retour et sans rien retenir pour lui.

Seigneur Jésus, tu vas te donner à nous dans cette eucharistie, sans rien retenir pour toi, en désirant nous combler de ta grâce. Donne-nous de t’accueillir comme tu te donnes, sans rien retenir pour nous, en ne gardant dans nos cœurs aucun attachement qui puisse faire obstacle à ta venue. Nous t’avons fêté comme notre roi, viens régner dans nos vies.


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