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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Saints Basile le Grand et Grégoire de Nazianze

La question posée à Jean-Baptiste, « qui es-tu ? », n’est pas de celle qu’on pose à un inconnu. En effet, ceux qui l’interrogent savent bien qui il est, ils savent bien qui sont ses parents, ses ancêtres et même ses amis. Leur question est d’un autre ordre, selon ce qu’ils précisent eux-mêmes : « que dis-tu sur toi-même ? ». Ils attendent que Jean témoigne de sa vocation particulière.

Certes, leur démarche ne peut pas nous conduire à considérer la parole d’un individu comme une parole ultime sur sa propre identité spirituelle. Mais elle doit être reçue avec la plus grande attention : des critères frappent, comme l’humilité de Jean-Baptiste. Cette humilité est celle que nous avons connue en Marie, elle est aussi celle dont Jésus fera preuve. Comme eux, Jean se définit en effet par rapport à un autre, celui qui vient derrière lui, de la même manière que Marie se définissait comme la servante d’un Dieu qui fait des merveilles dans sa vie, et que Jésus se définit par rapport au Père qui l’envoie. Le mouvement de l’humilité mène unanimement vers le Père.

Quand il parle de lui-même, Jean-Baptiste nous donne donc accès à la manière dont le Père des Cieux le voit. L’humilité va avec un certain enfouissement ; Jean ne s’approprie aucun titre, il ne se définit que par rapport à sa mission. Ce qui compte c’est l’œuvre du Père et la place que chacun reçoit de lui. Cette attitude de soumission filiale permet l’audace de l’Esprit prophétique qui pousse Jean à instaurer un baptême nouveau. Un baptême dans l’eau qui permettra la révélation du Fils du Père, du Messie que le monde attend. L’enseignement que ce témoignage rend au cœur du temps de Noël ne se limite donc pas seulement à l’exemple de la grande humilité qu’il convient d’adopter devant le Messie (devant lui, nous n’avons même pas la dignité de serviteurs devant leur maître, aucun d’entre nous n’est digne de défaire ses sandales), mais cet enseignement consiste encore à nous montrer comment l’humilité permet au salut de se dévoiler au cœur de nos vies. « Celui que vous ne connaissez pas » vient derrière Jean-Baptiste. On ne le connaît pas, mais la fidélité de Jean-Baptiste lui permet de se révéler à nous et de nous montrer le visage du Père. Que Jean-Baptiste accepte de n’être qu’une voix qui crie dans le désert, permet au Messie de dévoiler sa divinité.

Saint Jean le dit dans la première lecture : le but de l’antéchrist est de nous séparer du Fils, car nous séparer du Fils est nous séparer du Père. Il tente de nous attirer dans un mouvement inverse de celui des témoins qui tous, ultimement, nous tournent vers le Père. Le remède à cette tentative de confusion se prend dans la contemplation du mystère de l’Enfant de la crèche. Jésus y vit une dépendance choisie et un émerveillement profond, il nous apprend l’attitude à adopter pour rester des fils adoptifs. Ce mystère est à la base de tout, dans toute la vie de Jésus les formes de sa dépendance vis-à-vis du Père se manifesteront dans sa solidarité avec les hommes.

Ce temps de Noël est donc celui de l’enracinement, celui où nous avons à retravailler notre vie d’oraison, un jour après l’autre, en nous y livrant comme Jésus s’est livré dans sa Passion. Non parce que c’est crucifiant mais parce que cet acte d’abandon permet à l’Esprit de nous configurer à Jésus en son mouvement d’offrande.

Pour mieux nous offrir, demandons la grâce d’accepter ce que nous sommes, de nous émerveiller et de nous investir sans retenue dans la mission que nous avons reçue du Père. Demandons à Jean-Baptiste de lever encore pour nous le voile des apparences pour nous découvrir Dieu qui vient nous visiter, l’Enfant-Roi qui nous révèle son Nom : Dieu-avec-nous.


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