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 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
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Homélie

Férie

Les quelques versets qui nous sont proposés dans la liturgie de ce jour constituent un nouveau « sommaire », résumant l’activité thaumaturgique de Notre-Seigneur et ouvrant sur une autre section de l’évangile.
Il serait donc vain de chercher à reconstruire le parcours « historique » de Jésus à partir de ces quelques traits de plume qui suggèrent plus qu’ils ne décrivent. Nous savons seulement que Jésus aborde à Génésareth, et qu’ « aussitôt les gens le reconnaissent ». Se prêtant à la demande la foule, Notre-Seigneur « parcourt toute la région », rencontrant partout le même accueil : « dans les villages, les villes ou les champs », bref : dans « tous les endroits », on lui présente les malades et les infirmes afin qu’il « leur laisse toucher ne serait ce que la frange de son manteau », reproduisant le geste qu’avait posé la femme hémorroïsse (Mc 5,28). Le fait de vouloir entrer en contact avec le vêtement de Jésus exprime une foi naissante, sans doute encore mêlée de superstition, mais qui suffit pour que la grâce divine, rayonnant de l’humanité de Notre-Seigneur, puisse agir efficacement en ceux et celles qui le supplient. Saint Marc précise en effet : « et tous ceux qui la touchèrent étaient sauvés ».
Nous n’avons aucune indication géographique, et pas davantage de précision temporelle sur ce ministère : le récit suggère seulement que la pression de la foule fut constante, ne laissant guère de répit au Maître. On a l’impression que sortant de la barque, Jésus s’enfonce dans la pâte humaine, jusqu’à s’y immerger totalement, c’est-à-dire jusqu’à s’identifier à cette foule de malheureux qui se presse contre lui. La médiation du corps - auquel le vêtement peut être identifié - semble bien constituer le cœur de ce sommaire. C’est dans le mystère de l’incarnation du Verbe que Dieu se révèle. Le corps divin du Christ est, au cœur de notre monde, l’épiphanie de la seconde Personne de la Trinité. « Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous » (Jn 1,14) pour que nous puissions le voir, le toucher ; que par lui nous puissions connaître Dieu, le contempler, participer à sa vie. Le corps de Notre-Seigneur Jésus-Christ est le sacrement - le signe efficace - du salut qui nous est offert de la part de Dieu ; le couffin de la grâce qui se déversera à profusion lorsque la lance transpercera son cœur, mais qui commence déjà à se déverser en ceux qui le touchent avec foi, espérance et amour.
L’insistance du sommaire suggère que cette grâce est inépuisable : Notre-Seigneur se laisse saisir par ces mains tendues ; il se laisse « manger » par le peuple affamé. Il est lui-même ce pain partagé dont « tous mangèrent à leur faim » (Mc 6,42). Les « douze paniers pleins de morceaux de pain » (6, 43) ne sont-ils pas une allusion à cette surabondance divine ? « La jarre de farine - l’humanité très sainte de Notre-Seigneur - ne s’épuisera, vase d’huile - le don de l’Esprit Saint - point ne se videra, jusqu’au jour où le Seigneur donnera la pluie pour arroser la terre » (1 R 17, 14), c’est-à-dire jusqu’au jour où la grâce divine renouvellera toutes choses dans le Royaume. De même que le rapprochement s’impose entre la multiplication des pains et ce sommaire qui lui fait suite, nous sommes invités à lire dans la péricope de ce jour une préfiguration de la manière dont Notre-Seigneur va se livrer dans le Pain Eucharistique. C’est dans le sacrement de son Corps et de son Sang que nous aussi nous pouvons « le supplier de nous laisser toucher ne serait-ce que la frange de son manteau ». Comment n’accueillerait-il pas notre demande, lui qui nous dit : « Prenez, ceci est mon corps » (Mc 14,22) ? Nul doute que « tous ceux qui le reçoivent dans la foi sont sauvés ».

« Sois béni éternellement, Père très saint, pour le don de ton Fils Jésus-Christ. Il est ta Parole vivante par qui tu as créé les univers et par qui tu nous recrées d’une manière plus admirable encore. Envoie sur nous ton Esprit que nous puissions discerner sa présence dans le Pain et le Vin consacrés, et nous approcher de lui pour le “toucher” avec la même confiance et simplicité de cœur, que ces hommes et ces femmes qu’il guérissait sur les routes de Galilée. »


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