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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Férie

A deux reprises, auprès d’une syro-phénicienne et auprès d’un sourd-bègue de la Décapole, Jésus vient de manifester que son salut s’adressait aussi aux païens. L’évangile de ce jour qui relate le second récit de multiplication des pains s’inscrit dans cette ligne.

Nous y voyons une foule affamée qui entoure le Seigneur et ses disciples. Bien plus que de pain, tous ces gens ont faim de la Parole et des gestes de consolation et de guérison de notre Seigneur.
Face à eux, celui-ci sent monter en lui un sentiment de « pitié », plus exactement, le texte grec nous dit qu’il est bouleversé intérieurement, remué jusqu’au plus profond de ses entrailles. Lorsque l’on sait qu’en hébreu « entrailles maternelles » et « miséricorde » ont la même racine, la conclusion s’impose. Devant la souffrance de ces hommes et de ces femmes, douloureux héritage du péché des origines, Jésus est ému jusqu’aux entrailles. Il n’a qu’un désir : les sauver et les rétablir dans leur dignité de fils et de filles de Dieu.

« Quelques uns d’entre eux sont venus de loin » précise saint Marc ! Dans l’Ecriture, cette expression désigne sans conteste les païens tenus par les juifs comme étant « loin de Dieu » (Cf. Jos 9, 6-9 ; Is 60, 4). En Jésus-Christ, le Tout-autre se fait le Tout-Proche. En lui, poussé par la miséricorde, Dieu vient à la rencontre de la misère de tout homme pour ramener sur son cœur ceux qui s’étaient égarés loin de lui.

Tout cela le Christ va l’accomplir par sa mort et sa résurrection dont le mystère et les effets s’actualisent à chaque Eucharistie. On reconnaît bien dans notre récit les gestes du rite eucharistique que Jésus fera à la Cène (Cf. Mc 14,22-24). En multipliant pour cette foule les quelques pains de ses disciples, Jésus préfigure le don de son corps et de son sang dans l’Eucharistie pour le salut du monde et annonce le banquet céleste où tous les hommes réconciliés avec le Père par l’offrande de sa vie pourront siéger à la fin des temps.

Il est à noter ici que Jésus ne donne pas directement le pain qu’il vient de multiplier, il le fait distribuer par les disciples. Autrement dit, Jésus veut avoir besoin de nous pour être les canaux de sa miséricorde, pour être ses mains et son cœur auprès de ceux qui sont perdus loin de lui, dans la détresse et la souffrance.
Remarquons encore que le Seigneur part du peu que nous possédons : sept pains et quelques poissons. Et bien, même de ce pas grand-chose, le Seigneur veut en avoir besoin. Jésus veut avoir besoin de l’offrande de nos vies unie à sa propre offrande pour sauver le monde. Il veut nous associer d’une façon toute particulière au mystère de la rédemption.

Ce salut auquel il désire que nous collaborions, notre Seigneur veut le proposer à tout homme. La seconde multiplication des pains le rappelle avec force. De même que dans la première multiplication, les douze corbeilles renvoyaient aux douze tribus d’Israël, ici le chiffre « sept », qui est traditionnellement celui des païens (les cités grecques étaient gouvernées par sept sages), signifie que les païens comme les juifs sont conviés au banquet messianique. Autrement dit, le nouveau peuple de Dieu, auquel nous appartenons, doit demeurer accueillant à tous ceux qui se mettent à suivre le Christ.

« Seigneur Jésus, fais-nous la grâce à chaque Eucharistie, de consentir toujours davantage à la réconciliation avec notre Père que tu nous as acquise par ta mort et ta résurrection. Donne-nous aussi de savoir unir à ton offrande celle de nos pauvres vies. Tu nous les rendras transfigurées et, à travers elles, rayonnera ta miséricorde auprès de ceux vers qui tu nous envoies. »


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