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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Férie de Carême

Il n’est pas anodin de méditer un tel évangile pendant le temps du carême. Tout dans ce texte est en effet orienté vers la traversée du désert.

Un homme, paralysé, sans espoir de guérison, sait qu’un ange pourrait le secourir en descendant du ciel toucher l’eau de la piscine. Mais l’homme sait également qu’atteindre l’eau au moment précis de la visite de l’ange lui est impossible : « Seigneur, je n’ai personne pour me plonger dans la piscine ». Voilà donc trente huit ans qu’il est contraint à suivre ce cycle d’attentes folles et de déceptions amères, à mener un combat de la persévérance qui semble sans issue. Ce paralytique représente l’humanité dans la détresse et l’isolement où l’a plongé son péché. Atteinte d’un mal incurable, elle ne peut attendre que du Ciel son salut. Ainsi, comme dans le livre du Deutéronome le peuple a erré trente-huit ans sans parvenir à trouver son chemin dans le désert, cet homme nous montre le visage de nos errements à la recherche de la vie.

Mais son espérance et sa persévérance sont récompensées. L’ange qui vient à lui, c’est-à-dire l’envoyé de Dieu, est le nouveau Moïse, le Messie en personne. Accomplissant l’œuvre du prophète, Jésus pose la question de la conversion : « Est-ce que tu veux retrouver la santé ? ». Veux-tu vivre ? Cette question appelle en écho le cri qui traverse le Deutéronome : « Choisis donc la vie ! ».

Nous sommes ainsi interrogés sur l’orientation de notre volonté, sur nos choix de vie. Quelle vie vivons-nous ? Quelle vie espérons-nous ? Quelles sont notre recherche et notre persévérance à trouver la vraie vie ? Le témoignage de ce paralytique nous rappelle combien le choix de la vie demande du courage et de la confiance en Dieu. L’homme était assis près de la piscine depuis trente-huit ans. Pour lui, choisir la vie, vouloir guérir, impliquait d’entrer dans un monde difficile et inconnu : apprendre à marcher, apprendre un métier, trouver un foyer, se réinsérer dans la vie sociale. Après tant d’années de mendicité et d’inactivité, il s’agit d’un véritable défi. Il semble donc que la première guérison que Jésus ait opérée en lui soit celle de la peur qu’une telle perspective engendre.

« Lève-toi, prends ton brancard, et marche ». Jésus guérit en donnant un ordre, l’ordre de reprendre la route vers la maison du Père, l’ordre de se remettre au travail. C’est la dimension qu’occultent les scribes qui font à Jésus son procès. Ils discutent sur le fait de porter son grabat un jour de sabbat, c’est-à-dire sur le fait de travailler un jour de sabbat, et oublient que ce travail réalise une guérison. Or Jésus accomplit le sabbat en guérissant cet homme car il porte à son accomplissement l’œuvre de son Père.

« Te voilà en bonne santé. Ne pèche plus, il pourrait t’arriver pire encore ». Par cette recommandation, Jésus ne profère pas une menace, il rappelle fermement l’exigence de conversion liée à toute guérison. Dans notre marche vers Pâques, obtenir la guérison de notre péché exige que nous nous détournions résolument de tous les chemins de traverse et que nous nous mettions au travail.

Seigneur Jésus, nous attendons de toi la guérison car Toi seul est notre salut. Or voici que tu viens à nous et que tu nous donnes l’ordre de commencer une nouvelle vie. Nous nous appuyons sur ta Parole : elle a la puissance de vaincre nos peurs de vivre, nos peurs de nous mettre au travail, nos peurs d’affronter un monde inconnu. Nous choisissons de marcher à ta suite, libres et confiants, portant nos grabats. Conduits-nous, vers la maison du Père, fais nous entrer dans ta joie.


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