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 - 21 avril 2024 - Saint Anselme de Cantorbéry
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Homélie

Férie du Temps Pascal

L’Ancien Testament compare volontiers la parole à une nourriture ; ainsi le prophète Amos : « Voici venir des jours – Oracle du Seigneur – où j’enverrai la faim dans le pays, non pas une faim de pain, non pas une soif d’eau, mais d’entendre la parole du Seigneur » (Am 8, 11). Dans les Sapientiaux, le langage de la nourriture évoque aussi la Sagesse : « Ceux qui me mangent, proclament la sagesse, auront encore faim, ceux qui me boivent auront encore soif » (Si 24, 21).

La parole de Sagesse comme nourriture à laquelle nous pouvons communier par la foi, voilà bien l’élément clef du discours du pain de vie. Jésus nous révèle que pour voir notre faim et notre soif apaisées il faut mettre notre foi en lui. Toute la dynamique du discours du pain de vie est un appel à la foi en Jésus Maître de Sagesse, révélateur de Dieu.

Cette foi est don du Père attirant les hommes à Jésus : « Tous ceux que le Père me donne viendront à moi, et celui qui vient à moi, je ne le rejetterai pas » (Jn 6,37). Mettre notre foi en Jésus c’est venir à lui, la véritable nourriture qui donne la vie éternelle, la véritable Parole de Sagesse seule capable d’apaiser notre faim et notre soif.

Jésus le dit lui-même, « Il est » (Cf. Ex 3, 14) en personne la Parole de Sagesse incarnée. Il est le Pain de vie, le Pain vivant de la vie de Dieu la communiquant à tout homme : « Moi JE SUIS le pain de la vie » (Jn 6,35). Jésus vit de la vie du Père et veut nous donner part à sa propre vie en faisant de sa chair notre pain, notre nourriture. Voilà tout le mystère du « Pain de vie », mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu « descendu du ciel », qui a pris chair de notre chair pour « faire la volonté de celui qui l’a envoyé » c’est-à-dire nous donner part à sa divinité : « La volonté de mon Père, c’est que tout homme qui voit le Fils et croit en lui obtienne la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. » (Jn 6,40)

Les interlocuteurs de Jésus, devant un tel mystère résidant dans sa personne, refusent de croire. Ils n’entrent pas dans la démarche de foi qui les conduirait à l’intelligence du don de Dieu : « Vous avez vu, et pourtant vous ne croyez pas » (Jn 6,36), « vous avez vu la multiplication des pains mais vous n’avez pas compris, vous me voyez là devant vos yeux, mais vous ne comprenez pas mieux. »
L’évangéliste pointe ici ce qui constitue pour lui la racine du péché : le refus du mystère de l’Incarnation, le refus de reconnaître que Jésus « vient d’en-haut », qu’il est « descendu du ciel », autrement dit qu’il est de condition divine. D’une autre manière, nous pourrions dire que pour saint Jean le péché pourrait se résumer en ces termes : le refus d’accueillir l’Envoyé du Père pour ce qu’il est : le Fils unique partageant sa propre vie, et ayant reçu de Dieu le pouvoir de la donner.

« Seigneur, ouvre nos yeux. Que nous puissions te reconnaître dans ta Parole et dans ton Eucharistie pour ce que tu es : la Parole de Sagesse, le Verbe de Dieu, fait chair pour donner au monde la vie éternelle. Fais-nous la grâce de ne pas nous perdre en allant chercher d’autres nourritures que toi, notre unique nécessaire, notre Pain suressentiel ! »


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