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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Férie du Temps Pascal

Jésus vient de nous dire qu’il est « le chemin, la vérité et la vie ». Notre-Seigneur avait précisé que ce chemin conduisait à la « maison de son Père » (Jn 14,2), dont il est la « porte » par laquelle il nous faut « passer » pour découvrir Dieu en sa paternité. La foi nous est ainsi révélée dans son essence, comme une communion d’amour avec Jésus-Christ, qui en nous unissant à lui, nous rend participant dans l’Esprit à sa propre filiation divine. « Merci Jésus pour ton amitié ! », s’exclamait le card. J. Ratzinger dans son homélie prononcée au cours de l’Eucharistie d’ouverture du Conclave ; « merci pour ton amitié », qui nous élève à la dignité de fils de Dieu.
« Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père » : pour Jésus il s’agit d’une conclusion logique ; il est impossible de s’unir à lui dans une authentique « connaissance », sans être uni par le fait même au Père, puisqu’il est dans le Père et que le Père est en lui. Et comme les disciples ont déjà entamé ce « chemin » de foi en s’attachant à leur Maître, « dès maintenant ils connaissent le Père, dans la mesure même où ils sont en communion avec son Fils : « Celui qui m’a vu a vu le Père ».
Ce qui ne signifie pas que cette connaissance soit déjà parfaite : « …vous connaîtrez mon Père » : il s’agit d’un futur, d’une promesse, dont les disciples goûtent les prémices, mais dont ils ne sont pas encore pleinement héritiers, comme le souligne la demande de Philippe - qui est aussi la nôtre. Ils se sont mis en chemin, mais apparemment l’accès à la demeure du Père n’est pas encore ouvert, puisque Jésus s’apprête à « partir pour leur préparer une place » (Jn 14,2). Ce n’est pas pour lui-même que le Seigneur entreprend ce voyage, puisqu’il est établi définitivement dans la demeure du Père, au point que celui-ci accomplit en lui ses propres œuvres. C’est donc pour ses disciples - c’est-à-dire pour chacun de nous - que Jésus va se mettre en chemin, lui qui est pourtant la plénitude de la Vérité et possède la Vie éternelle.
Nous savons bien que l’obstacle qui barre encore la route et nous empêche d’accéder au Père n’est autre que notre péché, qui nous enchaîne au Prince de ce monde. C’est lui que le Seigneur s’apprête à affronter : « le père du mensonge, homicide dès les origines » (cf. Jn 8,44). Choisissant librement d’être solidaire jusqu’au bout avec ceux que le Père lui a confié, Jésus va s’engager dans l’impasse du mensonge et de la mort dont il va briser les verrous, afin d’ouvrir à nouveau le chemin de la vérité et de la vie, et nous donner accès ainsi à la demeure du Père.
« Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi accomplira les mêmes œuvres que moi ». L’œuvre du Fils qui les résume toutes, est sa victoire sur la mort. Accomplir les mêmes œuvres signifie donc que nous aussi, nous triompherons de la mort ; et ceci en vertu de notre foi, qui nous unit au Prince de la vie, et en lui à la Source de la vie. Dans la mesure même où Jésus demeure en nous et que nous demeurons en lui, la mort n’a plus aucun pouvoir sur nous. « Celui qui croit en moi, même s’il meurt vivra ; et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais » (Jn 11,25) : nous tous qui sommes insérés dans le Corps du Christ par la foi, nous ne pouvons plus mourir parce que nous participons dès à présent à la vie du Ressuscité. Voilà pourquoi Jésus peut ajouter : « Tout ce que vous demanderez en invoquant mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils ». Le « Fils » est entendu ici au sens du Christ total, Tête et Corps, désormais inséparablement unis dans une même communion d’amour. De même que le Père qui demeure en Jésus, accomplit en lui ses propres œuvres, le Fils continue à accomplir ses œuvres - et il en accomplira même de plus grandes - en chacun de ses disciples qui lui sont unis par la foi.

« Que ce mystère nous dépasse, Seigneur ! Comment croire que non seulement tu t’intéresses à nous, mais que nous demeurons déjà en toi, et que par l’Esprit Saint, tu désires agir en nous et poursuivre à travers nous ton œuvre de salut ? Mais ce n’est pas en réfléchissant à ce mystère que nous allons en vivre : mieux vaut le mettre en pratique, et oser faire les premiers pas qui te permettront d’intervenir dans nos vies et d’y révéler ta présence et ton action. N’as-tu pas “fait de nous la lumière des nations pour que, grâce à nous, le salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre” (1ère lect.) ? Les apôtres ont obéi au commandement du Seigneur : “Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples” (Mt 28,20) ; et c’est par cette obéissance de la foi qu’ils ont vu se déployer dans leur vie les œuvres de puissance de l’Esprit. Puissions-nous retrouver la foi simple et vigoureuse de Paul et de Barnabé pour annoncer avec assurance la Parole de salut, afin qu’elle “se répande dans toutes les régions” comme une eau vive, purifiant et fécondant notre terre. »


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