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 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
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Homélie

Nativité de saint Jean-Baptiste

six mois d’intervalle, entre le 24 décembre et le 24 juin, nous fêtons la nativité de Jésus et de Jean, que l’on nommera le Baptiste. En effet, lorsque l’ange annonça la naissance du Christ à Marie, il lui dit qu’Elizabeth, sa parente, était au sixième mois de sa grossesse. Jean-Baptiste devait donc naître six mois avant Jésus et la chronologie était ainsi respectée – la date du 24 au lieu du 25 juin est due à la manière dont calculaient les anciens, non en jours mais en calendes. La question est liturgique et non historique, évidemment. Peu nous importe quand Jean est né, ce qui compte est qu’il soit né.

Cette place dans le cycle de l’année est en effet tout à fait exceptionnelle. Habituellement, la fête des saints est célébrée au jour de leur entrée dans la vie éternelle. Voici que Jean Baptiste fait exception, il partage le privilège, avec Jésus et Marie, de voir sa nativité fêtée. La raison en est donnée par l’évangile de la Visitation : Jean fut sanctifié dès le sein de sa mère. La première lecture de ce jour nous explique que cette naissance fait partie de la réalisation des prophéties : « J’étais encore dans le sein maternel quand le Seigneur m’a appelé ; j’étais encore dans les entrailles de ma mère quand il a prononcé mon nom ». Mais le fait liturgique en lui-même ne peut qu’éblouir : Jésus est l’enfant divin, Marie est l’Immaculée Conception. Jean n’est qu’un homme. Il tient sa grandeur d’avoir su se faire et demeurer, dès le sein de sa mère, petit. Celui que l’on célèbre à l’heure où les jours commencent à diminuer, de lui-même et depuis toujours, a su s’abaisser. Au point que Jean prétend n’être même pas digne de dénouer la sandale du Seigneur. Il n’est rien d’autre que la voix qui annonce la venue du sauveur, une voix qui porte loin parce qu’elle n’est étouffée par aucun orgueil.

L’évangile précise que l’attribution de son nom est elle aussi exceptionnelle. Elle vient de Dieu, par son ange. Il dit ainsi l’identité spirituelle et la mission ; or le nom de Jean signifie « Dieu fait grâce ». Zacharie – dont le nom signifie « Dieu se souvient » – est toujours privé de la parole ; il doit mettre par écrit, il doit accomplir l’acte de foi d’accueillir la grâce qui vient avec cet enfant. Alors il peut entonner son action de grâce, son benedictus ; « à l’instant même sa bouche s’ouvrit, sa langue se délia : il parlait et il bénissait Dieu ».

« Et tout le monde en fut étonné ». Le mot grec qui dit cet étonnement est très fort. Il s’agit d’un émerveillement. On le retrouve dans l’évangile, par exemple, au moment de l’épisode de la tempête apaisée. Ainsi, la liturgie et les lectures bibliques nous invitent à nous émerveiller de la grâce que le Seigneur donne en Jean-Baptiste. Il est important pour nous de retrouver l’écoute du cœur qui permet à la Parole de Dieu de révéler la bénédiction de Dieu dans toute sa vigueur. Car saint Jean-Baptiste n’est pas seulement un sujet d’admiration, il est aussi un modèle dans la vie chrétienne ! L’ascèse qui l’a poussé au désert n’est sans doute pas l’appel de tout chrétien, mais l’exigence de fidélité à la grâce de Dieu l’est. Et, dans un monde qui oublie les chemins de la vie, il est important que, à la suite de Jean-Baptiste, nous sachions désigner prophétiquement la présence de l’Agneau de Dieu parmi nous.

Seigneur Jésus, donne-nous d’entrer dans la joie de tous les anges et de tous les saints, dans l’allégresse de la cour céleste, qui s’unit avec tous les croyants au Benedictus de Zacharie. Fais-nous éprouver dans son intensité l’émerveillement de ceux qui reconnaissent et accueillent la grâce que tu fais, pour que nous sachions en révéler la présence et la beauté à tous nos frères les hommes.


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