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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Férie

L’arbre qui porte de beaux fruits est celui qui « est planté près d’un ruisseau : il donne du fruit en son temps et jamais son feuillage ne meurt » (Ps 1). Tel est l’homme « qui n’entre pas au conseil des méchants, qui ne suit pas le chemin des pécheurs, ne siège pas avec ceux qui ricanent, mais se plaît dans la loi du Seigneur et la murmure jour et nuit » (Ibid.). Les fruits qu’il porte sont « beaux », parce qu’ils résultent de la synergie féconde de la nature et de la grâce, Dieu agissant lui-même en l’homme qui s’ouvre à son amour par une recherche constante de sa volonté et un effort persévérant pour la mettre en pratique. Cet homme est « prophète » puisqu’il exprime par son comportement ce que Dieu attend de chacun de nous ; il exprime par toute sa vie, la Parole dans laquelle il est enraciné, et la grâce dont il s’abreuve ; et en ce sens il « prophétise ».
Son message n’est certes pas aussi attrayant que celui des prophètes de ce monde, qui nous invitent à mettre notre joie exclusivement dans les biens terrestres, recherchés pour eux-mêmes. En flattant notre individualisme et notre hédonisme par des discours suggérant sans cesse de nouveaux besoins « indispensables », ils allument en réalité le feu de la convoitise qui fera bientôt de nous « des loups voraces ». Les biens de ce monde, détournés de leur double finalité - à savoir la louange du Créateur, Source de tous dons ; et le partage fraternel - deviennent de redoutables idoles, qui dressent les hommes les uns contre les autres. Au lieu de rassembler dans une commune louange et action de grâce, ils divisent en riches indifférents et pauvres indigents, les premiers se protégeant des seconds en érigeant d’insurmontables barrières économiques ; les seconds haïssant les premiers et se révoltant contre eux dans des luttes fratricides.
De tels fruits de division, de rancœurs, de violence, trahissent l’action secrète du dia-bolos, le diviseur, qui ne peut que détruire et disperser.
On pourrait multiplier les exemples dans tous les domaines : la soi-disant libération sexuelle a-t-elle conduit à plus d’amour, d’unité, de bonheur dans les couples, ou au contraire est-elle un des principaux facteurs de l’éclatement des foyers ? La libéralisation de l’avortement a-t-elle vraiment « libéré » les femmes de la « contrainte de l’enfant » ? N’a a-t-elle pas plutôt fait éclater leur unité intérieure de femme, d’épouse et de mère ? Ne les a-t-elle pas aliénées de leur identité profonde, et enfermées dans la culpabilité morbide ?
Depuis que la culture occidentale a cru bon de « tuer le Père » - entendons : de rompre avec la Révélation biblique – nous accumulons les preuves de notre aveuglement et de notre incapacité à gouverner seuls la barque de notre vie. « Hors de moi vous ne pouvez rien faire » nous dit très justement Jésus (cf. Jn 15,5). Hors de la lumière de sa Parole nous sommes incapables de discerner le chemin de la vérité, et sans la force de son Esprit, nous sommes incapables de nous y engager ou d’y persévérer.
Mais le Dieu de tendresse que nous révèle Jésus n’attend qu’un mot, qu’un geste de notre part, pour nous ouvrir ses entrailles de miséricorde, et nous conduire au chemin de la paix, sous la conduite de son Esprit.

« Père saint, ouvre nos yeux à ta présence à nos côtés ; donne-nous assez d’humilité pour avouer notre péché, et renoncer à notre autonomie mensongère. Accorde-nous d’accueillir pleinement l’Esprit que Jésus nous a envoyé d’auprès de toi, pour nous conduire au chemin de la vie. »


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