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 - 14 avril 2024 - Sainte Lidwine
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Homélie

Saint Benoît

« Ecoute, ô mon fils, l’invitation du maître, et incline l’oreille de ton cœur »... Ainsi s’ouvre la Règle de saint Benoît.

Les apôtres ont renoncé à tout pour suivre Jésus. Mais l’évangile de ce jour montre que s’ils ont laissé des biens et des personnes bien concrets, ils n’ont pas encore abandonné leurs prétentions à recevoir quelque chose : « Voilà que nous avons tout quitté pour te suivre : alors qu’est-ce qu’il y aura pour nous ? »

Lorsqu’on s’engage à la suite de Jésus, on ne laisse pas tout pour recevoir autre chose, on laisse tout et la part reçue en retour consiste en ce « laisser tout ». Je m’explique. Quand je dis que la part reçue consiste en ce « laisser tout », cela ne signifie pas que l’on ne reçoive rien mais que l’on reçoit quelque chose d’un autre ordre dont l’accueil est conditionné par ce « laisser tout ». Et ce que l’on reçoit n’est rien de moins que notre Seigneur Jésus lui-même. Et le Christ ne se possède pas comme on possèderait un bien matériel. En effet, la personne du Christ est pur don, mouvement de vie qui dynamise toute notre existence. Posséder le Christ c’est entrer dans cette dynamique de vie, vie éternelle promise par notre Seigneur à ceux qui ont tout quitté pour le suivre.

Nous touchons là un des aspects fondamentaux du message de saint Benoît que nous fêtons aujourd’hui. Pour lui, la vie monastique, qui n’a pas d’autre but que de rappeler à tous les exigences de son baptême, est, en effet, invitation à se laisser lentement assimiler au Christ Jésus lui-même pour arriver à ce qu’il prenne toute la place en soi et que l’on puisse dire avec saint Paul : « Ce n’est plus moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi ».

Benoît ne dit rien d’autre lorsqu’il invite à « ne rien préférer au Christ » c’est-à-dire à ne rien mettre au-dessus de notre préférence pour Jésus, de qui tout doit découler et vers qui tout doit renvoyer : « qu’ils [Les moines] ne préfèrent absolument rien à Jésus-Christ, lequel daigne nous conduire tous ensemble à la vie éternelle. Amen. » (R 72,8-12)

La question n’est donc pas tant de laisser ce que nous avons – car alors pourquoi Jésus promettrait-il de recevoir beaucoup plus que ce que nous avons quitté - que de recevoir cela sous un autre rapport, transformé par la grâce de Dieu.

En fait, ce qui nous prive de la vie éternelle ce ne sont pas tant nos biens, les personnes de notre entourage, que les relations que nous entretenons à leur égard. Trop souvent, nous les faisons passer avant le Seigneur et ils deviennent très vite pour nous des idoles qui prennent la place de Dieu ; trop souvent, nous croyons qu’ils sont le fruit de notre seul mérite et que nous avons des droits sur eux alors qu’ils sont d’abord et avant tout des dons de Dieu.

L’invitation de Jésus est donc claire : Tout quitter pour retrouver ce « tout » de façon ajusté, c’est-à-dire pour voir en lui la trace de la bonté de Dieu qui veille sur nous et qui nous comble de ses dons à chaque instant dans l’attente de pouvoir un jour nous rassasier en plénitude de sa vie divine. Le passage du livre des Proverbes retenu en ce jour comme première lecture le dit à sa façon : « C’est le Seigneur qui donne la sagesse ; le savoir et l’intelligence sortent de sa bouche. Il tient en réserve son secours pour les hommes droits, il est un bouclier pour ceux qui suivent la bonne route ; il protège les sentiers de la justice, il veille sur le chemin de ses amis. »

« Que saint Benoît, en ce jour de sa fête, ouvre nos oreilles à l’écoute de la Parole divine pour que nous puissions discerner en elle cet appel pressant du Seigneur à ne rien lui préférer. Qu’il intercède pour que nous soyons renouvelés dans notre attachement à notre Seigneur Jésus-Christ accueilli comme notre plus bel héritage, celui qui nous donne de nous recevoir comme fils et filles de Dieu. »


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