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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Férie

Jésus, une fois encore, est attaqué. Par les siens. Mais il ne discute pas. Il n’agit pas en cachette et il a toujours enseigné ouvertement dans les synagogues : que ceux qui ont des oreilles entendent et reconnaissent le Messie de Dieu. Mais lui ne rentre pas dans des discussions sans fin avec ses détracteurs ; il ne se fait pas non de propagande personnelle. Jésus est doux et humble de cœur. Il guérit les malades, mais il leur demande de ne pas le faire connaître. Il est venu inaugurer le Royaume, révéler le visage du Père, pas se faire connaître pour ses propres œuvres. D’ailleurs, la très longue citation d’Isaïe le montre, il ne fait rien d’autre qu’accomplir l’Écriture.

Le voici donc qui part ; il quitte l’intimité de la synagogue pour l’étendue du monde, les disputes avec les pharisiens pour la multitude qui l’attend. « Beaucoup le suivirent et il les guérit tous ». Son cœur est large ouvert pour accueillir toute détresse et pour soigner toute maladie. Jésus guérit tous ceux qui le suivent. Voilà une allusion claire au fait que nous avons tous besoin de la guérison du Seigneur. Parce que nous sommes tous malades, du péché et de ses conséquences. Mais voici le temps de l’accomplissement de la prophétie, voici le temps du jugement, voici le temps du salut.

Car le « jugement » que le « serviteur » que Dieu s’est choisi est celui qui apporte le salut aux nations. Son jugement ne condamne personne. Le portrait qui est fait de lui dans Isaïe, uniquement par des propositions négatives, le montre : « il ne protestera pas, il ne criera pas, on n’entendra pas sa voix sur les places publiques. Il n’écrasera pas le roseau froissé, il n’éteindra pas la mèche qui faiblit ». Le jugement de Dieu triomphe, mais ce jugement n’est pas une accusation. Ultimement, quelque soit notre péché, c’est Dieu lui-même qui a été blessé, humilié, trahit. Mais il ne dit rien. Pas une protestation, pas une plainte, pas un commérage pour expliquer que, dans le fond, c’est lui qui était innocent et l’homme qui est mauvais. Non, le Seigneur n’agit pas comme nous le ferions. Au contraire. Ne se préoccupant pas de sa propre souffrance, il n’a d’attention que pour notre maladie. Car sa souffrance est de nous voir choisir de mourir. Alors, médecin délicat, il prend patience. Il relève le roseau qui s’est couché (il sait combien nous sommes faibles !), il protège la flamme qui vacille (il sait qu’elle peut briller à nouveau !). Ainsi, de la même manière que la guérison est pour tous, le salut est pour tous également. La façon dont Jésus nous juge est de prendre sur lui notre jugement et de nous donner sa vie, en plénitude.

La peur du jugement doit donc être dépassée par l’espoir que l’on met « en son nom ».

Mais les proportions de cet évangile appellent une autre remarque : des foules suivent Jésus et le Seigneur guérit tout le monde en un demi-verset. Puis vient une citation d’Isaïe (pourtant un peu condensée) en quatre versets ! La plus longue de tout l’évangile. Saint Matthieu affirme ainsi avec force que ceux qui sont guéris, tous ceux qui suivent Jésus et sont rendu à la vie et à la pleine possession de leurs facultés, doivent ouvrir bien grand leurs oreilles. Jésus nous recrée comme un sujet qui écoute. Il faut donc accueillir la Parole pour découvrir et connaître le Messie. Et pour que la guérison qu’il nous offre porte tout son fruit, il nous faut mettre nos pas dans les siens. Taire notre innocence quand ce silence peut protéger un frère qui ploie. Protéger la flamme que les épreuves font vaciller, pour donner raison au Seigneur qui espère qu’elle va se redresser. Taire toute forme de commérage où nous faisons le procès des autres comme si le jugement nous appartenait, comme si Dieu n’était pas le seul qui justifie. Taire ces paroles de mort et ouvrir nos oreilles aux paroles de la vie éternelle.

Ouvre nos cœurs Seigneur, aux merveilles de ton amour. Nous sommes aveugles, donne-nous de voir le Royaume que tu fais advenir ; nous sommes paralysés, mets-nous en marche sur les chemins de l’évangile ; nous sommes sourds, ouvre nos cœurs à ta Parole, fais-en nous ce que tu dis et nous vivrons.


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