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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

samedi, 27ème semaine du temps Ordinaire.

Jésus est là, entouré d’une foule qui le presse pour l’apercevoir, croiser peut-être son regard, écouter sa parole. Une voix se lève alors du milieu de cette foule et s’exclame : « Heureuse la mère qui t’a porté dans ses entrailles, et qui t’a nourri de lait ! » C’est une femme qui parle. Elle sait donc de quoi elle parle... A travers ces mots, c’est toute sa féminité qui s’exprime dans un cri d’admiration et peut-être même un peu d’envie envers celle qui a eu cette grâce de porter, d’enfanter et de nourrir le Messie.

Résonne alors la voix de Jésus : « Heureux plutôt ceux qui entendent la parole de Dieu et la mettent en pratique ». Parole inattendue, déconcertante même. Pourtant les mots de cette femme n’étaient-ils pas un bel hommage rendu à la Vierge Marie, la Mère de notre Dieu et Seigneur Jésus-Christ ? Jésus n’accorderait-il aucune importance à la maternité de sa mère ?

Bien au contraire. En recentrant cette femme sur ce qui constitue la véritable béatitude, il lui révèle en quoi Marie est mère, sa Mère. Ainsi, loin de déconsidérer la maternité de Marie, sa parole la met encore plus en valeur.
En effet, Marie n’est-elle pas celle qui par excellence a écouté dans une profonde humilité la Parole du Père et lui a obéi dans une confiance et un abandon total : « Je suis la servante du Seigneur, qu’il m’advienne selon ta parole » (Lc 1,38). C’est bien parce que Marie a d’abord écouté la Parole et lui a obéi qu’elle a pu la porter en elle et l’enfanter. Sa maternité découle de cette écoute humble et obéissante. Voilà en quoi réside réellement sa béatitude. Voilà pourquoi « désormais toutes les générations la proclameront bienheureuse » (Lc 1,48) !

Déjà, un peu plus haut dans l’évangile de saint Luc, nous avions entendu Jésus s’exprimer en ces termes : « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la Parole de Dieu et la mettent en pratiquent » (Lc 8,21). Cette parole de Jésus ne voulait en rien rabrouer les membres de sa famille. En fait, Jésus profitait simplement du fait qu’ils le cherchaient pour faire découvrir à ceux qui ce jour-là l’écoutaient qu’ils pouvaient eux aussi, l’enfanter lui, Jésus, et vivre dans sa proximité.

Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus va faire de même avec cette femme qui l’interpelle du milieu de la foule. Mais ici, sa parole va se révéler comme libérante. En ouvrant cette femme à une possible maternité, Jésus va la sortir de l’enfermement dans lequel la maintenait, sans doute, son envie envers Marie.

Si elle accueille dans la terre de son humanité le mystère de la Parole pour pouvoir ensuite enfanter le Christ dans d’autres cœurs, alors elle aussi, à son tour, pourra être dite mère du Sauveur. Elle vivra alors de la béatitude de ceux qui écoutent la Parole et la mettent en pratique. A sa vue, on pourra s’écrier : « Heureuse, bienheureuse celle qui a porté en elle le mystère de la Parole et l’a donné en partage à ses frères ».

Et si cette femme anonyme de l’évangile était chacun de nous ?! C’est peut-être précisément pour nous inviter à nous reconnaître en elle que l’évangéliste ne la nomme pas…

« Seigneur, fais-nous la grâce en ce jour d’être renouvelés dans notre écoute de ta Parole. Libère-nous de tout ce qui pourrait faire obstacle en nous à sa réception. Qu’elle puisse s’enfouir au plus profond de la terre de notre humanité où nous la garderons comme le bien le plus précieux dont nous disposions. Alors elle opèrera en nous son œuvre de conversion. Transformés par elle, nous pourrons alors l’annoncer en vérité et l’enfanter dans d’autres cœurs. »


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