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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Férie

Les enfants savent vivre l’instant présent. Ils ont une connaissance spontanée de sa valeur. C’est à eux, et à ceux qui leur ressemblent, nous dit Jésus, que le royaume des Cieux appartient.

Les hommes, eux, portent le poids du passé et le souci de l’avenir. Certes, il convient de les assumer. Le livre d’Ézéchiel vient de nous en donner un écho. Quelle est l’influence sur nos vies des actes de nos pères ? Une grande incontestablement, mais cela vaut-il dans le domaine moral ? Peut-on se défausser sur ses antécédents, ou au contraire, craindre de perdre sa liberté à cause de leurs propres choix ? Ces pensées, et de nombreuses autres, ralentissent souvent notre marche.

Proposition sympathique à nos mentalités, Ézéchiel met en avant la place première de l’individu, il signale que le sort de chacun se joue dans le moment où il entend la parole, sans considération ni de ses pères, ni de son père, ni de son propre passé. Nous sommes tous personnellement responsables de nos vies et de nos décisions.

Voilà qui donne incontestablement au présent une grande valeur. Mais il ne faut pourtant pas non plus l’isoler du passé, car le présent est lui-même un passé en devenir. Placer le présent en rupture avec son passé est aussi nous couper de notre avenir. Or l’alliance que Dieu conclut aujourd’hui avec nous, vaut pour demain et pour toujours, elle est éternelle parce qu’elle gratuite, elle est inaltérable parce qu’elle est la vie de Dieu. La nouveauté qu’elle réalise dans nos vies s’inscrit dans une succession. Elle ne peut être réduite au moment présent.

Voilà qui enrichit notre perception de l’enfant que Jésus donne en exemple. Il n’est pas débiteur pour le péché de ses pères, mais il vit au sein de sa famille, il ne cherche pas à s’en affranchir. Au contraire, tout ce que vie sa famille le marque profondément, le concerne intimement, et il est convaincu, son expérience le lui montre, que la réciproque est vraie. Rien de ce qui lui arrive ne laisse indifférents ses parents.

L’enfant que nous présente Jésus n’est donc pas la figure d’un être innocenté de fautes qu’il n’a pas commises ni d’un inconscient qui n’a aucune solidarité à assumer. Cet enfant est le fruit d’une famille et d’une histoire, le fruit d’une alliance et la promesse d’une vie féconde. Mais, cet enfant est aussi, et en premier lieu, celui qui vient à Jésus. Par là, sans le savoir sans doute, il entraîne vers le Seigneur toute sa famille dont il est solidaire.

Ce miracle est possible parce ce petit ne se préoccupe pas de savoir d’où il vient : il va vers le Seigneur, parce que cela est bon et parce qu’il est sûr d’être accueilli. Cet enfant sait que, même s’il ressemble à des nombreux autres petits enfants, il est absolument unique et irremplaçable. Dieu ne le repoussera jamais.

Donne-nous Seigneur un cœur d’enfant, mets en nous un cœur qui sache reconnaître le caractère unique de la vie que tu nous donnes de vivre avec toi. Permets que nous sachions déposer les fardeaux de notre passé et les angoisses sur notre avenir pour nous élancer librement et spontanément à ta rencontre. Car tu es celui peut tout, tu as promis ton royaume à ceux qui viennent à toi sans arrière pensée. Renouvelle-nous dans l’Esprit d’enfance, celui qui la certitude que tu ne veux que nous aimer et ne désire que nous combler.


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