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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Sainte Monique

Avec l’évangile d’aujourd’hui, nous terminons notre progression à travers les invectives de Jésus aux pharisiens.
Jésus continue à dénoncer leur hypocrisie : « Vous ressemblez à des sépulcres blanchis à la chaux : à l’extérieur, ils ont une belle apparence, mais l’intérieur est rempli d’ossements ». Autrement dit : « Vous êtes sans le savoir porteur de la mort et cela est visible à la façade que vous vous donnez. Loin de tromper les apparences, votre blancheur extérieure, faisant penser aux sépulcres blanchis, met au contraire en évidence votre intérieur mortifère ».
C’est bien l’inflexion des pharisiens vers la mort et non pas vers le Royaume que Jésus dénonce ici. Voilà comment ils se sont fermés les portes du Royaume des cieux.

Et le comble est que par cette apparence blanchie, privée des couleurs de la vie, ils répandent autour d’eux la mort qu’ils portent en eux-mêmes. Voilà l’essence de la seconde apostrophe que Jésus leur adresse. Avec elle, les invectives du Maître atteignent un sommet : « Vous témoignez ainsi contre vous-mêmes que vous êtes les fils de ceux qui ont assassiné les prophètes ».

Cette accusation d’homicide repose, d’une part, sur une action et, d’autre part, sur des paroles. D’un côté, les pharisiens bâtissent « les sépulcres des prophètes » et décorent « les tombeaux des justes » ; d’un autre, ils disent : « Si nous avions vécu aux jours de nos pères, nous ne nous serions pas joints à eux pour verser le sang des prophètes ».
En fait, ce n’est pas en tant que fils de leurs aïeux que les pharisiens se retrouvent homicides, mais c’est parce qu’ils sont homicides que l’on peut reconnaître en eux les descendants de leurs pères.

L’hypocrisie résulte ici dans l’hommage apparent rendu aux prophètes assassinés par les pères. En effet, pourquoi construire ou décorer les tombeaux des prophètes ? Pour honorer les prophètes ou pour se disculper d’être comme ses pères ? En réalité, Jésus accuse les pharisiens de détourner l’honneur rendu aux prophètes au profit de leur déclaration d’innocence, laquelle va de pair avec la condamnation de leurs pères. Autrement dit, chez les pharisiens, la disculpation appelle l’inculpation.
Celui qui ne reconnaît pas son péché se retrouve dans l’obligation de l’attribuer à un autre. L’accusation ici se double d’un mensonge et tout mensonge dissimule une volonté de meurtre. Voilà l’homicide !

A l’inverse d’une telle attitude, faisons notre cette supplication de saint Augustin qu’il adresse au Seigneur dans un passage de ses Confessions : ‘‘ La maison de mon âme est étroite pour vous recevoir, élargissez-la. Elle tombe en ruines, réparez-la. Çà et là elle blesse vos yeux, je l’avoue et le sais ; mais qui la balayera ? A quel autre que vous crierai-je : « Purifiez-moi de mes secrètes souillures, Seigneur, et n’imputez pas celles d’autrui à votre serviteur (Ps XVIII, 13-14) ? » « Je crois, c’est pourquoi je parle ; Seigneur, vous le savez (Ps CXV, 10). » « Ne vous ai-je pas, contre moi-même, accusé mes crimes, ô mon Dieu, et ne m’avez-vous pas remis la malice de mon cœur Ps XXXI, 5) ? » « Je n’entre point en jugement (364) avec vous qui êtes la vérité (Job IX 2,3). » « Et je ne veux pas me tromper moi-même, de peur que mon iniquité ne mente à elle-même (Ps XXVI, 12). »


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