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 - 14 avril 2024 - Sainte Lidwine
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Homélie

lundi, 28ème semaine du temps Ordinaire.

La foule versatile s’est laissé entraîner par les scribes. Peut-être a-t-elle été ébranlée par leur argument au sujet des exorcismes accomplis par Jésus : « C’est par Béelzéboul, le prince des démons, qu’il expulse les démons » (Lc 11,15) ; mieux vaut se méfier et prendre ses précautions. « La foule s’amasse » - collectivité anonyme qui répète ce qu’elle entend dire de ses leaders - et réclame un « signe » ; les pharisiens ajoutaient « venant du ciel (Lc 11,16) », car il s’agit de discerner quel Esprit agit en ce Jésus. La réponse de Notre-Seigneur est cinglante : « Cette génération est une génération mauvaise » : son incapacité à discerner le vrai du faux trahit sa malice ; bien plus : elle penche du côté du mal en se faisant complice de ceux qui veulent tuer celui qui vient de la part de Dieu pour inviter à la repentance. Ce n’est pas ainsi qu’ont agi les païens de Ninive : eux « ce sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas » ; ils ont su reconnaître dans la prédication du prophète, le « signe » que Dieu leur envoyait.
Il ne semble pas que « le signe de Jonas » auquel Jésus fait allusion soit sa résurrection le troisième jour, rappel des trois jours que Jonas passa dans le ventre de la baleine : les interlocuteurs de Notre-Seigneur n’étaient pas en mesure de comprendre l’allusion, pas plus que les ninivites n’étaient sensés avoir pris connaissance des aventures du prophète. C’est bien plutôt la Parole qui est au centre de l’argumentation de Notre-Seigneur, comme le confirme encore la référence à la reine de Saba « venue de l’extrémité du monde pour écouter la sagesse de Salomon ».
Le « signe » qui vient du ciel, n’est autre que le Verbe de Dieu lui-même ; il vient non pas dans l’éclat du merveilleux, mais dans la discrétion des œuvres de l’amour : compassion pour les malades, miséricorde envers les pécheurs, bonté envers tous. C’est à son fruit que se reconnait l’arbre : l’autorité de la Parole de Jésus qui édifie les cœurs et chasse les esprits mauvais plaide pour son origine divine. « Heureux ceux qui l’écoutent et l’observent » (Lc 11,28), mais malheureux celui qui la rejette pour ne pas avoir à se convertir : il trahit par son attitude à quel royaume il appartient.
C’est en effet devant sa Parole vivante que nous avons à nous déterminer pour ou contre la Révélation que Dieu fait de lui-même en son Fils. Car celui qui est « né selon la chair de la race de David, Jésus-Christ notre Seigneur, a été établi, selon l’Esprit qui sanctifie, dans sa puissance de Fils de Dieu par sa résurrection d’entre les morts » (1ère lect.). Celui qui reconnait en lui l’accomplissement de la « Bonne Nouvelle » que « Dieu avait promise par ses prophètes dans les saintes Ecritures » (Ibid.), celui qui « honore son Nom » et confesse sa seigneurie, celui-là est intégré au peuple saint qui peut entonner « un chant nouveau, dans le souvenir de la fidélité et de l’amour » (Ps 97) de son Dieu .

« Garde-moi, Seigneur de te mettre à l’épreuve en exigeant que tu te révèles dans ma vie selon mes désirs un peu courts et en multipliant les “signes” de ta présence. Apprends-moi à plutôt à écouter ta Parole qui résonne au fond de mon cœur et donne-moi la force de la mettre en pratique, afin que par “l’obéissance de la foi”, je puisse entrer dans “la grâce et la paix” que tu as promise à ceux qui croient. Avec “le peuple saint” que tu as convoqué, je pourrai alors “faire connaître à la terre entière ta victoire et révéler ta justice aux nations” (Ps 97). »


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