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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Férie

Au premier abord, la parabole de l’évangile de ce jour peut surprendre et particulièrement la conclusion de Jésus : « Ce gérant trompeur, le maître fit son éloge : effectivement, il s’était montré habile. » Comment Jésus peut-il bien vanter un homme malhonnête en faisant l’éloge de ce gérant trompeur !

Cependant, avant de trop vite juger de la moralité de notre Seigneur, il faudrait peut-être s’assurer que nous avons bien compris le sens des propos de Jésus.
Une première remarque s’impose au sujet du genre littéraire de l’histoire que Jésus raconte. Il s’agit d’une parabole dont le but premier est de piquer la curiosité – et « ce qui déroute » fait partie des moyens utilisés à cette fin - pour inviter à chercher à travers analogies et métaphores le véritable sens du récit.
Dans un deuxième temps, remarquons que Jésus dit « Ce gérant trompeur, le maître fit son éloge » et non : « La tromperie de ce gérant, le maître fit son éloge ». Et d’expliciter : « Effectivement, il s’était montré habile… »

En fait, Jésus fait l’éloge de l’habilité de cet homme. L’exemple de ce gérant n’est donc pas dans sa malhonnêteté mais dans son attitude vis-à-vis de ses débiteurs. Que fait cet homme ? Il se dessaisit de l’argent en remettant à ses débiteurs pour établir une relation d’amitié avec eux. Plutôt que de se révolter contre la décision du maître, il préfère remettre et entrer dans une logique de miséricorde, en espérant qu’à son tour il lui sera fait miséricorde.

Jésus nous invite donc dans cet évangile à entrer dans la logique divine du don, du partage et de la miséricorde. Les biens de ce monde nous sont confiés par le Seigneur. Les gérer habilement c’est ne pas les utiliser à son profit mais savoir s’en servir pour créer le partage et la fraternité. Si nous nous montrons dignes de cette « confiance » dans l’usage habile que nous en faisons alors nous sera confié le bien véritable : « Si vous n’avez pas été digne de confiance avec l’Argent trompeur, qui vous confiera le bien véritable ? » demandera Jésus dans la suite de cet évangile.

Il s’agit donc, à travers la logique divine du partage et de la miséricorde, d’entrer dans la dynamique de la charité. C’est là le seul chemin qui nous permettra d’accéder au Bien qui dépasse tous les autres biens à savoir : participer à la vie même de Dieu qui est pure charité. C’est elle que nous devons viser en usant des biens de ce monde.
Nous en avons sans doute tous fait l’expérience, si nous n’usons pas des biens qui nous sont confiés par Dieu en vue du service de la charité, si nous pensons en être les dépositaires ultimes, ils ne tardent pas à s’imposer à nous en maîtres : « Aucun domestique ne peut servir deux maîtres, nous dira Jésus dans la suite de cet évangile, ou bien il détestera le premier, et aimera le second ; ou bien, il s’attachera au premier, et méprisera le second. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent. »

« Garde nous, Seigneur, dans cette conscience que tout nous vient de toi. Que nous puissions toujours faire usage de ce que nous recevons de toi en vu du service de nos frères. Aide-nous à entrer à ta suite dans cette dynamique du don de nous-mêmes et du partage de ce que nous possédons pour construire un monde toujours plus juste et fraternel. »


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