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 - 27 mars 2024 - Saint Habib
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Homélie

Férie

Il est toujours difficile d’interpréter les passages annonçant la fin des temps et le jugement final, car ils utilisent un langage « codé » dont il faut posséder la clé pour accéder au sens des énoncés. « Les jours du Fils de l’homme » est une expression qui désigne la manifestation finale de la seigneurie du Christ. Cette mise en lumière de la vérité de sa Parole dénoncera par le fait même le mensonge de ceux qui se sont opposés à lui et dévoilera le jugement qui leur est réservé, ou plutôt qu’ils se sont eux-mêmes préparés par leur obstination.
Les hommes mangent, boivent, procréent ; cultivent, font du commerce, construisent des maisons : rien de répréhensible dans ces activités indispensables pour la survie des individus et de l’espèce. Sauf qu’elles se déploient dans l’oubli de la finalité de cette existence, finalité qui va se manifester à l’improviste alors que plus personne n’y prêtait attention. Dieu avait averti de ce qui allait advenir « dans les jours de Noé ou de Loth », mais personne n’en avait tenu compte - sauf les deux personnages mentionnés. De même le Seigneur nous prévient des événements dramatiques qui auront lieu « le jour où Fils de l’homme se révèlera » ; mais nous vivons comme s’il n’avait rien dit, afin de ne pas avoir à nous convertir.
Pourtant, la promesse s’accomplira ; elle se réalisera au temps fixé. Ce jour-là la création tout entière sera soumise à une ultime action purificatrice de l’Esprit avant de « passer » en Dieu selon le grand projet de réintégration commencé avec l’incarnation rédemptrice. « Car Dieu a voulu que dans le Christ toute chose ait son accomplissement total. Il a voulu tout réconcilier par lui et pour lui, sur la terre et dans les cieux » (Col 1,19-20). L’eau (Noé) et le feu (Loth) sont traditionnellement les éléments purificateurs, qui détruisent les scories pour que resplendisse de tout son éclat la substance précieuse. A condition bien sûr que la rouille n’ait pas tout rongé, auquel cas il ne restera plus grand-chose après la purification. Toutes nos activités d’ici-bas, même les meilleures, si elles ne sont pas finalisées sur le Royaume, appartiennent à cette terre et passeront avec elle. Malheureux celui qui n’a pas d’autre préoccupation, dont l’horizon se limite à ce monde : ses œuvres disparaîtront avec lui dans l’oubli. Il sera inutile en ces jours-là de rassembler les biens que nous aurons accumulés : ils ne nous serviront à rien dans le monde nouveau. Si nous restons les yeux rivés sur ce qui est derrière nous sur cette terre, faute d’avoir appris à scruter l’invisible pour y discerner les signes du Royaume, nous subirons comme la femme de Loth le sort réservé à la création ancienne.
La question des disciples - « Où donc Seigneur ? » est pour le moins surprenante. Jésus invite à la vigilance par rapport à un événement qui affectera la création tout entière au « jour » de Dieu ; or la demande de précision porte sur le lieu particulier où ces événements se dérouleront. La réponse de Jésus donne à penser : les charognes ne font pas long feu en Palestine ; immédiatement les vautours les ont repérées et viennent nettoyer leur carcasse. Ainsi en sera-t-il au Jour du Fils de l’homme : seuls ceux qui seront reconnus vivants, parce qu’ils auront accueilli la Parole de vérité et de vie, passeront dans le monde nouveau. Quant à ceux qui n’auront eu d’autre souci que de « chercher à conserver leur vie » en ce monde, dans l’oubli de la vie éternelle que le Christ est venu leur offrir, le feu purificateur tombera inexorablement sur eux comme sur les autres, mais il les consumera car la flamme ne trouvera rien qui lui résiste.
L’avertissement est impressionnant et est un appel vigoureux à la prise de conscience de notre responsabilité. Le Seigneur nous rappelle jour après jour la précarité de nos existences et le caractère éphémère de ce monde : que faisons-nous de ses mises en garde ? Ciel et terre passeront, la Parole de Dieu ne passera pas. Or que nous demande-t-elle sinon de vivre dans la charité ? « Le commandement que nous avons appris dès le début, c’est que nous devons vivre dans l’amour » (1ère lect.), car celui qui aime connaît Dieu ; il demeure en Dieu et Dieu demeure en lui. Il échappe dès lors au jugement puisqu’il est déjà né à la vie éternelle.

« “Heureux les hommes intègres dans leurs voies, qui marchent suivant ta loi, Seigneur ! Heureux ceux qui gardent tes exigences, et te cherchent de tout cœur ” : poursuivant leur route dans la fidélité à ton enseignement, “ils trouvent le Père et le Fils”. Sur eux “la seconde mort n’a pas d’emprise : ils seront prêtres de Dieu et du Christ, et ils règneront avec lui” (Ap 20,6) pour les siècles des siècles. »


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