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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Sainte Thérèse d’Avila, vierge et docteur de l’Eglise,

« Celui qui se sera prononcé pour moi devant les hommes, le Fils de l’homme se prononcera aussi pour lui devant les anges de Dieu. Mais celui qui m’aura renié en face des hommes sera renié en face des anges de Dieu. » Mais que peut bien signifier « se prononcer pour Jésus » ? La deuxième partie de la phrase de Jésus, en parlant du « Fils de l’homme » et en renvoyant au jugement divin à la fin des temps, nous l’indique. Il s’agit d’affirmer la divinité de Jésus et d’annoncer le salut qu’il offre à tout homme. En effet, le terme « Fils de l’homme » renvoie à la prophétie de Daniel (Dn 7, 13) qui voyait le

Or l’Ecriture nous dit que seul l’Esprit Saint peut témoigner que « Jésus Christ est Seigneur ». L’Esprit témoigne en effet pour le Fils qui lui-même témoigne en faveur du Père plein de miséricorde.
Blasphémer contre l’Esprit Saint c’est donc refuser en nous le témoignage qu’il nous donne de la Seigneurie salvatrice de Jésus. C’est donc refuser que Jésus soit mon Sauveur, c’est refuser son salut et le pardon qu’il m’apporte. Car le présupposé à l’accueil de Jésus dans ma vie comme Sauveur est que je reconnaisse mon besoin d’être sauvé et pardonné.

Nous comprenons dès lors mieux ce que signifie le blasphème contre l’Esprit Saint. Blasphémer contre l’Esprit Saint c’est rejeter l’intervention salvifique de Dieu dans mon histoire. C’est refuser la miséricorde divine. Comment alors pourrait être pardonné celui qui refuse le pardon ? Voilà pourquoi, le blasphème contre l’Esprit Saint sera le seul péché à ne pas être pardonné.
Pierre a renié Jésus mais il n’a jamais repoussé la miséricorde divine. Il ne s’est jamais détourné intérieurement du Seigneur et les pleurs amers qu’il verse après l’avoir trahi trois fois témoignent d’un repentir appelant son pardon. Ce pardon, le Seigneur ne le lui refusera d’ailleurs pas lorsqu’il lui apparaîtra, ressuscité, au bord du lac de Tibériade (Cf. Jn 21).

Il n’y a pas de limite à la miséricorde divine. Mais qui refuse délibérément de l’accueillir par le repentir rejette le pardon de ses péchés et le salut offert par l’Esprit Saint. Un tel endurcissement peut conduire à l’impénitence finale et à la perte éternelle. Voilà pourquoi Jésus, dans cette péricope, nous place devant le jugement qui aura lieu à la fin des temps.

Pour celui qui accueille pleinement en lui la vie de l’Esprit, témoigner de la Seigneurie du Christ et du salut qu’il est venu porter au monde est quelque chose de naturel. C’est ici que nous pouvons nous interroger sur la qualité de notre ouverture à Celui qui fut répandu en nos cœurs le jour de notre baptême. Notre attitude devant ceux qui nous critiquent, voire nous persécutent, à cause de notre foi en sera l’aune. En effet, à celui qui aura accueilli l’Esprit Saint, Celui-ci inspirera ce qu’il devra dire pour sa défense. Cette promesse, Jésus la renouvellera un peu plus loin chez saint Luc : « … on portera les mains sur vous, on vous persécutera, on vous livrera aux synagogues et aux prisons, on vous traduira devant des rois et des gouverneurs à cause de mon Nom, et cela aboutira pour vous au témoignage. Mettez-vous donc bien dans l’esprit que vous n’avez pas à présenter d’avance votre défense : car moi, je vous donnerai un langage et une sagesse, à quoi nul de vos adversaires ne pourra résister ni contredire » (Lc 21,12-15). Et les premiers à l’attester seront Pierre et Etienne.

« Seigneur, comment pouvoir être pardonné si je refuse ton pardon ! Devant qui rejette la lumière ou s’imagine ne pas avoir besoin de pardon, tu demeures impuissant. Seigneur, merci pour le don gratuit de ta miséricorde. Fais moi la grâce d’être préservé de me compter parmi ces « hommes forts » qui, se suffisant à eux-mêmes, ne ressentiraient pas la nécessité d’être sauvés. Que je puisse être tout accueil à ton Esprit de miséricorde qui témoignera en moi de la puissance de ta Seigneurie salvifique et ce jusqu’au cœur de l’adversité la plus forte. »


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