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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Férie de Noël

Jean proposait un baptême de repentance par lequel ceux qui venaient à lui étaient invités à manifester leur volonté de mourir à leurs péchés et de changer de vie. On imagine bien l’étonnement des disciples de Jean lorsqu’ils apprennent que Jésus lui-même baptise et qu’il commence lui-aussi avant de baptiser par un appel à la conversion très proche de celui de leur maître. Saint Matthieu ira jusqu’à mettre les mêmes paroles sur les lèvres du Précurseur et de Jésus : « Convertissez-vous : le Règne des cieux est tout proche ! » (Mt 3,2 ; 7, 17).

Cependant, quelques versets plus loin dans l’évangile, Jean précise que Jésus ne baptisait pas dans le Jourdain. Par cette incise, il veut donner bien plus qu’une simple information géographique. Il veut nous faire comprendre que c’est pour dispenser un tout autre baptême que le Seigneur est venu. Au moment de désigner Jésus comme le Messie, Jean-Baptiste avait d’ailleurs lui-même précisé : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. C’est en vue de sa manifestation à Israël que je suis venu baptiser dans l’eau […]. Mais lui baptise dans l’Esprit Saint » (Jn 1,29-34).

Ce que le baptême de Jean annonçait le baptême de Jésus le réalise. Jean avait désigné on ne peut plus clairement Jésus comme celui qui accomplit la purification du péché, préfiguré dans le baptême de conversion. Mais la réaction de ses disciples montre qu’ils ne l’entendaient pas ainsi et considéraient ce rabbi de Nazareth comme un rival de leur Maître.

La réponse de Jean à leur étonnement et peut-être même à leur jalousie est celle de l’humilité. Jean s’efface devant celui qu’il a reçu pour mission de révéler à Israël : « Un homme ne peut rien s’attribuer, sauf ce qu’il a reçu du Ciel. Vous-mêmes pouvez témoigner que j’ai dit : Je ne suis pas le Messie, je suis celui qui a été envoyé devant lui. L’époux, c’est celui à qui l’épouse appartient ; quant à l’ami de l’époux, il se tient là, il entend la voix de l’époux, et il en est tout joyeux. C’est ma joie, et j’en suis comblé. Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue. »

Jean ne se laisse pas piéger par le Diviseur qui tente de mettre en échec la relation féconde qui l’unit à Jésus. Il ne se laisse pas non plus enfermer par le mensonge d’accepter d’être considéré pour ce qu’il n’est pas. Ce faisant, il nous donne une grande leçon sur notre chemin vers la sainteté. Il nous enseigne que cette dernière consiste avant tout à se conformer à ce que le Seigneur attend de nous et à demeurer ainsi en vérité avec nous-mêmes. Combien de force et d’énergie ne perdons-nous pas à tendre vers ce qui ne nous correspond pas en passant à côté de ce que Dieu nous a ou bien veut nous confier !
Au fond du fond, la sainteté c’est de se tenir unis à notre Père des cieux dans une commune volonté à l’exemple de Jésus et de Jean-Baptiste : « Un homme ne peut rien s’attribuer, sauf ce qu’il a reçu du Ciel ». Si cela passe par des renoncements aux revendications mensongères de notre volonté propre, cela débouche sur la vraie joie d’être uni à Dieu et d’être à son service, joie de ne plus vivre par soi, avec soi, en soi et pour soi mais par Jésus-Christ, avec Jésus-Christ, en Jésus-Christ et pour Jésus-Christ : « C’est ma joie et j’en suis comblé. Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi que je diminue ».

« Seigneur, garde-nous des pièges que l’Ennemi nous tend par les pensées de vaine gloire, de jalousie et d’envie qu’il vient mettre dans nos cœurs. Fais-nous la grâce de découvrir ce que nous sommes sous ton regard et ce que tu attends de nous pour œuvrer à la construction de ton Royaume. Puissions-nous l’accueillir pour connaître la joie de ceux qui te demeurent unis. »


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