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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

2e dimanche du Temps Ordinaire

Le thème de l’appel du Seigneur est au cœur des lectures de ce dimanche. La première lecture nous relate le récit de celui du jeune Samuel, un appel gratuit et éminemment personnel de la part du Seigneur : « Samuel, Samuel ! »
Dans l’évangile, il est aussi question du Seigneur qui appelle. Mais cette fois, l’appel fait suite à la recherche. Jean-Baptiste a désigné à deux de ses disciples, André et un autre qui n’est pas nommé, l’Agneau de Dieu et cette désignation a force d’envoi pour eux. C’est Lui, l’Agneau qu’il faut maintenant suivre. Alors sans dire un mot les disciples quittent celui qui avait été leur maître pour suivre Jésus. Dans leur quête du Messie, ils sont guidés par le Précurseur qui les met sur le chemin, oriente leur recherche. Ils s’approchent du Seigneur mais, à proprement parler, ils ne l’ont toujours pas rencontré.

Jésus les entend s’approcher. C’est alors qu’il s’arrête, se retourne et les regarde, littéralement les contemple. Quelle ne dut pas être la joie du Seigneur à la vue de ses deux premiers disciples qui venaient à lui ! Il est beau de voir comment le Seigneur est ému de nous voir nous engager à sa suite. Ici le silence sur le nom du deuxième disciple qui accompagnait André est précieux. Il nous permet de nous reconnaître en lui et d’accueillir pour nous ce regard d’émerveillement, regard qu’il pose sur nous lorsque chaque jour nous refaisons le choix de mettre nos pas dans les siens.

C’est alors que Jésus interroge André et son compagnon, les rejoignant dans leur quête : « Que cherchez-vous ? » Jésus les invite à exprimer le désir qui les a mis en mouvement vers lui. L’appel du Seigneur invite toujours à une réponse libre, à travers laquelle l’homme s’engage à sa suite. A la question du Maître, les disciples répondent par une autre question qui exprime leur désir d’une proximité avec lui. Le dialogue est instauré, l’appel du Seigneur a rejoint l’homme dans sa soif de vivre avec son Dieu dans une communion d’amour.

« Rabbi, où demeures-tu ? Venez et vous verrez. » Jésus ne dit pas explicitement où il demeure. Il invite à une démarche d’abandon confiant, à une réponse de foi qui consiste à se confier pleinement à lui.
Cette obéissance de la foi apparaît clairement dans la réponse du jeune Samuel (Cf. 1ère lecture). En effet, le Seigneur ne lui dit pas quelle mission il veut lui donner, il l’appelle simplement par son prénom et Samuel lui répond : « Parle Seigneur, ton serviteur écoute ». Autrement dit : « Parle Seigneur, et je me laisserai toucher intérieurement par ta Parole pour qu’elle me conduise où tu désires. »

Si nous revenons à l’évangile, saint Jean ne nous rapporte rien de ce qui se passa en cette fin d’après-midi entre Jésus et les deux disciples de Jean ; mais une chose est sûre, l’échange a suffi pour convaincre André. Plein d’enthousiasme, il témoigne auprès de son frère par une belle profession de foi, qui relève déjà d’un autre « voir » que la perception sensible : « Nous avons trouvé le Messie ».

Chacun de nous porte en lui le désir de voir Dieu, un « voir » d’un autre ordre que celui des sens, un « voir » de l’ordre de l’adhésion de foi, permettant de s’unir à Jésus reconnu comme Seigneur et Sauveur. Ce désir, l’homme l’éprouve en même temps qu’il découvre le monde créé. Notre monde est merveilleux et riche. Il séduit et attire la raison autant que la volonté. Mais, en fin de compte, il ne comble pas. L’homme se rend compte que ce monde, dans la diversité de ses richesses, est superficiel et précaire. Aujourd’hui, il est clair que nous prenons davantage conscience de la fragilité de notre terre, trop souvent dégradée par la main même de l’homme à qui le Créateur l’a confiée. Mais où rencontrer celui qui seul pourra donner sens à notre vie et combler les attentes de notre être ? « Rabbi, où demeures-tu ? »

En réponse à cette question, l’Eglise nous enseigne que le Christ est présent dans l’Eucharistie, le sacrement de sa mort et de sa résurrection, en laquelle nous reconnaissons la demeure du Dieu vivant dans l’histoire de l’homme. Chaque jour, Jésus nous appelle à venir le rencontrer à la messe et à le « voir », le contempler dans la foi dans le Saint Sacrement pour nous laisser transformer par sa présence.

La deuxième lecture, tirée de la 1ère lettre aux Corinthiens, suggère une autre réponse qui vient s’ajouter à la précédente : le Christ habite en chaque homme sauvé par sa mort et sa résurrection et en qui demeure l’Esprit Saint. Saint Paul nous dit en effet : « Votre corps est le temple de l’Esprit Saint, qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu ». Le Rédempteur du monde, le Maître qui a les paroles de la vie éternelle, « la Tête du peuple nouveau et universel des fils de Dieu » (Lumen gentium, n.13), nous a donné d’avoir part, par le baptême, à son Esprit, qui étant un et le même dans la Tête et dans les membres, vivifie le corps tout entier (ibid., n.7). Grâce à l’Eglise, le corps du Christ dont nous sommes les membres, nous pouvons donc participer à la vie même du Seigneur. L’Eglise se révèle ainsi comme le lieu privilégié où nous pouvons rencontrer le Christ.
La fin de l’évangile le confirme à sa manière. Voyant s’approcher Simon, Jésus « pose son regard sur lui » et lui signifie sa vocation propre : il sera la pierre sur laquelle il édifiera son Église. Cette dénomination n’est sans doute pas étrangère à la demande initiale des deux disciples de Jean Baptiste : Jésus montera vers le Père, mais restera présent parmi les siens dans la demeure qu’il construira sur la foi de Pierre : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église » (Mt 16,18).

« Seigneur, fais-nous la grâce en ce jour d’ouvrir les yeux de notre cœur. Que nous puissions dans la foi « voir » dans ton Église ta présence cachée et devenir ces témoins qui proclamerons aussi résolument qu’André : ‘Nous avons trouvé le Messie’. »


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