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 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
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Homélie

Férie

« Il appela ceux qu’il voulait. Ils vinrent auprès de lui ». Le Seigneur agit souverainement. Il choisit ceux qu’il veut avec lui, au-delà de toute pression sociale, de loi des quotas ou d’exigence de parité. Il appelle certains à être ses proches et leur première mission, avant l’évangélisation, est de faire communauté avec leur maître.

Rien ne nous dit explicitement qu’ils avaient le projet de s’approcher de Jésus. Depuis que nous avons commencé notre lecture de l’évangile de saint Marc, nous avons rencontré des figures qui se sont approchées de lui, lors d’épisodes parfois mouvementés. Mais ceux dont il est question aujourd’hui n’ont aucune initiative explicite. Ils répondent à un appel, ils reçoivent un nom nouveau et ils sont institués par Jésus lui-même comme ses compagnons.

Un détail est frappant dans la dynamique du récit. Saint Marc, qui raconte l’histoire, emploie le passé pour introduire Judas Iscariote : « celui-là même qui le livra ». Cette incise n’a pas pour fonction de sortir de la dynamique du récit en dévoilant les événements futurs. Elle n’est pas une interpellation à un lecteur futur qui connaîtrait déjà la « fin de l’histoire ». L’évangéliste montre que le Seigneur a pleinement conscience d’appeler pour faire communauté avec lui des hommes capables de le trahir. L’enseignement est profond et nourrit notre espérance : Jésus appelle des hommes faillibles, il choisit pour son entourage proche des pécheurs, des hommes capables de le livrer, des hommes comme nous.

Notre espérance n’est pas seulement dans le fait qu’il appelle des pécheurs, ce qui confirme que nous ayons été appelés nous aussi, à notre place. Elle est surtout dans la conséquence de cet appel : la chute n’est donc pas inéluctable ! La trahison n’est donc jamais une fatalité ! Jésus nous fait savoir qu’il connaît notre trahison future au moment même où il nous appelle, pour nous dire que notre force dans la lutte contre le péché réside dans notre appel-même. C’est le Seigneur qui est fidèle, c’est lui qui en nous prononce le « oui » de la fidélité à notre vocation, c’est sur ce « oui », le seul plaise au Père, que nous devons nous appuyer pour ne pas tomber.

La mention de la chute de Judas est la preuve que Jésus voulait la lui éviter. Le secret de la réussite de notre compagnonnage avec Jésus est donc de garder les yeux fixés sur lui plutôt que sur nos limites ou celles de nos frères. Le secret de la solidité de notre alliance avec le Seigneur réside dans notre persévérance à ne vouloir pour nous que ce que Dieu veut, dans les moindres détails de notre quotidien.

Lire cet évangile dans la semaine de prière pour l’unité des chrétiens prend un sens particulier. Quand Jésus est au milieu de ses disciples, il sait les trahisons de chacun d’entre eux, mais il sait aussi comment l’unité de son Église sera éprouvée. Ainsi prie-t-il le Père « qu’ils soient un ». Cette prière est la source de notre espérance et l’assurance de notre victoire : le Père exauce toujours le Fils ! Notre semaine de prière se fonde et s’appuie sur la prière du Fils, la seule qui plaise parfaitement à Dieu.

Rendons grâce à notre Seigneur pour son regard d’espérance sur chacun de nous, son appel à la vie qui nous tire de nos morts, pour le don prévenant de sa grâce, pour le don de son Esprit qui nous garde en communion avec lui. Et demandons-lui de nous unir à sa prière pour que l’unité qu’il désire entre les chrétiens se réalise et que le monde croie qu’il est le Messie, notre sauveur.


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